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Notre mode de chasse implique généralement une recherche au sang surtout pour les grands animaux. Un bon chasseur doit être capable de retrouver la plupart de ses gibiers fléchés lui-même car, en théorie, le bon placement d'une flèche équipée d'une bonne lame entraînera une mort rapide et une piste au sang conséquente. Mais parfois l'assistance d'un chien de sang s'avère nécessaire...

Introduction

La chasse à l'arc, requiert, plus que beaucoup d'autres chasses des compétences variées et une grande rigueur. Le chasseur à l'arc doit parfaitement maîtriser son matériel pour être efficace, connaître les habitudes de ses gibiers pour pouvoir les approcher au plus près, leur anatomie pour placer au mieux sa flèche et provoquer une mort rapide, avoir de bonnes aptitudes de pistage pour savoir suivre son gibier flécher et le retrouver... J'ai déjà développé la recherche au sang sans chien dans Charc n°48, je vais développer ici les spécificités de la recherche au sang avec un chien sur des animaux fléchés. Avant de commencer, je pense qu'il est bon de rappeler qu'il ne faut pas toujours se fier à l'intensité d'une hémorragie pour juger de la létalité d'une flèche : certains saignements très abondants, surtout en début de recherche, ne sont pas forcément signe d'une bonne flèche. Une atteinte musculaire peu produire une forte hémorragie sur plusieurs centaines de mètres avant de stopper brusquement et l'animal ne sera généralement pas retrouvé. A l'inverse, certaines atteintes très létales n’entraînent pas ou très peu de sang : Les atteintes hautes, tir du haut vers le bas, sans sortie de flèche ou traversant le haut de cage thoracique ainsi que les tirs en 3/4 avant avec une entrée haute et un bouchon de tripe obstruant la sortie de flèche par exemple. Tout tir doit être minutieusement contrôlé et au moindre doute, ou si la recherche seul s'avère trop compliquée (peu d'indices, biotope difficile, sang lavé par la pluie ou couvert par la neige...), un appel au conducteur de chien de sang s'impose (voir vos associations départementales de l'UNUCR et de l'ARGGB). Bien que je recommande très fortement le recours à un conducteur de rouge lorsque cela est nécessaire, il faut se mettre en tête que ce dernier ne sera pas forcément un gage de réussite. S'en remettre systématique à lui pour réaliser vos recherches est, pour moi, une grosse erreur, quand une piste est bien marquée et que la flèche est clairement identifiée comme mortelle, il est généralement facile de la suivre même de nuit avec une frontale. Attendre l'intervention du chien de sang peut vous faire perdre votre gibier, en été, la chaleur fait vite tourner la viande, de nuit, un animal mort est souvent la proie d'un charognard et il est possible qu'aucun conducteur de sang ne soit disponible pour réaliser votre recherche. Si la pluie s'en mêle et efface votre piste votre gibier sera alors définitivement perdu. 

Le chien de sang n'est pas infaillible

J'ai fléché de nombreux grands gibiers et j'ai retrouvé la plupart seul mais il m'est arrivé de faire intervenir des chiens de sang et j'ai parfois été déçu. Avec le temps et l'analyse de ces quelques recherches infructueuses, j'ai remarqué que certains chiens, qui ont pourtant de très bons résultats sur les recherches d'animaux tirés avec une arme à feu, n'ont que de très rares succès sur des recherches de gibiers fléchés. Je parle bien-sûr de vraies recherches pas de recherches de quelques dizaines de mètres qu'un chasseur un minimum expérimenté aurait pu réaliser seul. En discutant avec plusieurs conducteurs de chiens de sang mon impression se confirme, nos amis à 4 pattes ne réagissent pas de la même manière sur les pistes d'animaux fléchés. Qui n'a pas placé une flèche mortelle et n'a pas pour autant retrouvé son gibier malgré l'intervention d'un chien ? Qui n'a jamais vu un chien tourner et retourner sans arriver à prendre le sang pourtant bien visible à l'œil nu ? On parle de recherche au sang mais le chien suit plutôt l'odeur qu'a laissée l'animal dans son sillage où se mélangent celle de l'animal lui-même, celle de son stress, celle de son sang, peut être celle du contenu stomacal ou intestinal... Certaines odeurs sont plus tenaces que d'autres et peuvent permettre des recherches jusqu'à plus de 2 jours après le tir suivant les conditions climatiques, parfois même après une averse qui a lavé le sang. Par contre, j'ai remarqué plusieurs fois que certains chiens avaient tendance à stopper dès que le cocktail d'odeur changeait. Par exemple, si vous avez suivi votre gibier sur 50 ou 100 mètres avant d'abandonner la recherche et de contacter le chien de sang, il arrive fréquemment que le chien arrive en défaut à l'endroit où vous avez perdu la piste de votre gibier alors qu'il avait parfaitement suivi la première partie. Cela s'explique par le fait que votre odeur s'est mélangée à celle de votre gibier et que brusquement elle disparaît de la piste ce qui fait que le chien ne sait plus s'il suit toujours la bonne voie. On recommande généralement de ne pas marcher sur le sang pour ne pas polluer la piste mais il faut savoir que le chien ne suivra pas forcément la sang mais parfois la piste olfactive légèrement décalée par le vent, sur laquelle vous aurez peut-être marché en évitant de marcher sur le sang.

Un gibier fléché ne réagit pas de la même façon qu'un gibier tiré avec une arme à feu

Le gibier ne réagit pas forcément de la même façon après un tir à l'arme à feu et un tir à l'arc. L'absence de détonation ne lui permet pas de comprendre ce qu'il vient de se passer, une fois la surprise et la douleur, vive et brève dues à l'impact de la flèche, passées l'animal se tranquillise s'il n'est pas poursuivi. Personne ne peut dire comment l'animal perçoit la douleur d'une atteinte de flèche mais je compare souvent ça à une coupure rapide avec un outil très tranchant comme un couteau ou un cutter. La douleur vive de la coupure s'estompe ensuite au point que parfois on ne sache plus vraiment localiser l'entaille jusqu'à ce qu'elle se mette à saigner. Si en plus l'animal n'a pas repéré le tireur son stress limité ne permet pas le dégagement du sentiment dû à la production des hormones du stress qui modifient son odeur corporelle et permettra au chien de le suivre plus facilement et de le différencier d'un animal non blessé. J'ai assisté, il y a quelques années, à une recherche qui illustre bien mon propos : invité par un ami à une journée de battue mixte aux grands cervidés, à la fin de la traque, j'apprends que les postés à ma droite et à ma gauche ont tous les deux fléché une biche. En discutant avec mon voisin de droite, je comprends que j'ai vu passer l'animal qu'il a fléché. Elle se débinait, non suivi par les chiens, un peu trop loin et trop vite à mon gout pour décocher, de plus, je ne l'avais pas identifiée comme blessée. Il l'a tiré depuis un tree-stand, et d'après ses explications, je pense tout de suite à une flèche dans les muscles du dos, pas une goutte de sang et des fibres musculaires sur la flèche confirment mon impression. Nous comprenons vite que mon voisin de gauche a fléché la même biche, il n'a pas identifié son atteinte mais a trouvé plusieurs traces de sang. A l'arrivée du conducteur et de son chien invités pour cette battue, ces derniers tentent de suivre la piste de la biche après la seconde flèche mais malgré le sang, le chien refuse de la prendre. Le conducteur insiste un moment sans succès avant de partir faire une autre recherche à plusieurs centaines de mètres. Un posté à la carabine a tiré une biche et a trouvé du sang. Cette fois le chien prend la piste sans difficulté et retrouve la biche un peu plus loin. Au dépeçage, le verdict tombe, le posté à la carabine a manqué la biche qui est morte de la seconde flèche (atteinte basse de tripe), la première flèche étant passée au-dessus de la colonne vertébrale. L'attitude du chien a totalement changé suite au coup de feu malgré le fait que l'animal n'ait pas été touché, l'odeur du stress provoquée par la détonation cumulée à l'odeur du sang et du contenu intestinal a permis au chien de prendre la piste et de retrouver l'animal mortellement blessé qu'il ne voulait pas prendre au départ.

Un accompagnateur actif

Il est très important de se mettre ceci en tête : certains chiens ne reconnaissant pas l'odeur du stress sur une piste auront beaucoup de mal à la prendre ou la refuseront. L'idéal est de choisir, si possible, un conducteur et son chien habités à la recherche des animaux fléchés. De plus, il est aussi très important d'être actif et présent lors de votre recherche. Sa réussite dépend en premier lieu de toutes les indications que vous pourrez donner au conducteur pour qu'il démarre dans les meilleures conditions possibles. Mémorisez ou marquez bien l'endroit des divers indices que vous rencontrez si vous commencez votre recherche seul car ils peuvent disparaître avant la recherche (pluie, passage d'un autre animal,...). Ensuite accompagnez le conducteur lors de votre recherche et évitez d'y envoyer quelqu'un d'autre car vous pourrez parfois l'aider en remettant le chien sur la voie si nécessaire. Il faut laisser travailler le chien sans trop l'interrompre car il a souvent raison et nos souvenirs peuvent être trompeurs. Je me souviens d'une recherche sur un chevreuil fléché par un ami au milieu d'une bande de 6 animaux que je rabattais sur lui. Au démarrage, les animaux sont tous partis ensemble en suivant une clôture barbelée bordée de quelques arbustes. Après environ 150 mètres de course, il me semble les voir tous prendre à droite en suivant la clôture et les suis du regard jusqu'à les perdre de vue mais le chien prendra à gauche là où je pensais avoir vu 6 chevreuils prendre à droite et nous conduira au chevreuil couché 200 mètres plus loin en bordure de la rivière. Ne vous contentez pas pour autant de suivre le conducteur passivement, tentez de trouver des indices tout en avançant et marquez les car le conducteur tracté par son chien ne verra pas forcement une tache de sang, quelques poils, un bout de viande ou de tripe accroché à une branche et si le chien est en défaut à un moment ou à un autre, les indices marqués pourront alors relancer la recherche. C'est ce qui m'a permis par exemple cette année de retrouver un chevreuil en relançant par 3 fois la recherche grâce à mes observations.

L'échec d'une recherche au sang avec un chien 

Il faut donc prendre en compte qu'une recherche peut ne pas arriver à son terme même si votre animal est mort. Cet échec ne doit pas vous faire baisser les bras pour autant, même si cela n'est pas toujours bien perçu, si votre cœur vous dit que l'issue de votre flèche n'a pu être que fatale pour votre gibier, vous pouvez toujours tenter de faire intervenir un autre conducteur de chien de sang. Chaque chien a des aptitudes différentes et un nouveau chien plus habitué au gibiers fléchés ou tout simplement mieux doté que son prédécesseur pourra peut-être réussir là où l'autre aura échoué. Mais en général, peu de conducteur accepteront de passer derrière un confrère, il sera donc nécessaire de reprendre votre recherche seul, autre raison pour rester actif lors de la recherche avec le chien de sang et repérer les indices qui pourront vous remettre sur la voie. On doit tout mettre en œuvre pour retrouver son animal de chasse, c'est une des premières marques de respect envers lui. Cette année, j'ai ainsi retrouvé un sanglier fléché la veille au soir, après avoir fait environ 100 mètres de recherche à la frontale et ayant perdu le sang, j'ai donc décidé d'appeler un chien de sang. Le lendemain, ce dernier est arrivé en défaut au même endroit que moi, j'ai donc contrôlé méticuleusement toutes les coulées du secteur à 4 pattes jusqu'à retrouver un peu de sang qui m'a conduit de petits indices en petits indices à mon sanglier mort à moins de 50 mètres de là.

 

Alex

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Alex Alex.bowhunter

Présentation

  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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AVERTISSEMENT A MES LECTEURS

Bonjour,

Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

Bonne visite, Alex

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