Ce soir, je retourne à l'affût sur un autre poste le vent vient de l'est, je me poste donc en conséquence. Encore amer du sanglier perdu dimanche, j'ai décidé d'équiper mes flèches avec des Rages Hypodermics pour remplacer mes Exodus. Rapidement des bruits de pas se font entendre un peu plus bas et plus en avant dans le bois. Les bruits alternent avec des moments de silence plus ou moins longs, c'est très certainement un des 2 brocards du secteur. L'animal finit pas s'éloigner et le calme s'installe, juste troublé par activité des petits rongeurs du sous bois.
Au bout d'un moment, un chevreuil, dérangé à l'autre bout du bois, démarre en aboyant puis stoppe dans le champ en contrebas et aboie un moment sur place avant de s'éloigner. Je me dis qu'il a peut être été dérangé par les sangliers. Le temps passe mais toujours rien quand une sorte de grognement retentit sur ma gauche à environ 40 mètres. Je ne suis pas sûr de l'identification de ce bruit mais rapidement des craquements se font entendre. Plusieurs animaux arrivent droit sur moi dans le fragon. J'accroche mon décocheur et me tiens prêt. Les bruits se rapprochent quand les premiers sangliers apparaissent à quelques mètres de moi. Ils avancent droit sur moi puis bifurquent pour passer à 3 mètres de mon poste. Je reste totalement immobile. Le vent souffle face à moi en parallèle des sangliers qui s'avancent pour venir se frotter aux deux arbres où ils se frottent habituellement. La laie meneuse stoppe à 2 mètres devant moi de 3/4 arrière et hume l'air un moment. Je décide de ne pas la tirer, les autres sangliers, un peu plus bas, sont cachés par le fragon. D'un coup, tous arrivent et commencent à se frotter à 6 mètres devant moi. Il y a 5 gros de 80 à 60 kg et 5 marcassins d'environ 15 kg. 2 de ces derniers se chamaillent entre les arbres alors que 2 gros sangliers se frottent énergiquement. J'arme doucement, et aligne lentement ma visée en attendant qu'un sanglier s'immobilise. Une laie s'assoit au pied de l'arbre avec un léger 3/4 face. Je cale ma visée et décoche. C'est la débandade, tous les sangliers fuit vers le bas du bois. Un gros boom retentit, mon sanglier en fuite vient de percuter un arbre et les sangliers stoppent à environ 30 mètres. Je reencoche au cas où. La laie meneuse tourne un moment en grognant, je m'aperçois alors qu'un des gros marcassin a stoppé à 5 mètres de moi de 3/4 arrière mais, le temps d'armer, il démarre et disparaît. Les sangliers s'éloignent doucement puis le calme revient.
J'attends quelques minutes puis m'avance vers la zone du tir où je ne trouve pas ma flèche. Je commence à suivre le sang, la piste est spectaculaire. Après environ 15 mètres, je trouve ma flèche au sol, couverte de sang. Je la ramasse et la remets au carquois puis continue à suivre le sang toujours très abondant. Je trouve l'arbre où a tapé le sanglier, il est couvert de sang, je continue. Je retrouve vite mon sanglier qui n'a pas fait 30 mètres. C'est une laie qui accusera 58 kg à la pesée. La flèche est rentrée dans l'épaule et ressort basse en arrière des côtes où un bouchon de tripe bouche la sortie de flèche.
Alex