Ce soir, je n'avais pas prévu d'aller chasser car un grosse battue était prévue sur mon territoire ce matin, mais ma compagne étant occupée, je décide tout de même d'aller faire un petit affût. J'arrive sur Traversères vers 17h15 et discute un peu avec le propriétaire avant d'aller me poster un peu plus loin dans un penchant boisé où je ne me suis pas encore posté cette année. Je me cale derrière un gros arbre entre 2 remises et l'attente commence.
Le vent est faible mais n'arrête pas de tourner. Quelques palombes tournent en cherchant un arbre pour passer la nuit. 2 bouvreuils, oiseaux que j'observe que très rarement, surtout dans le Gers, se rapprochent de moi en sautillant de branche en branche avant de s'éloigner. Brusquement, le calme est troublé par des cris de geais dans les 2 remises. Quelques merles traversent l'espace entre les 2 fourrés, je me tiens prêt mais rien ne vient. Le calme revient, un bruissement dans mon dos me fait tourner la tête et j'aperçois juste un mouvement dans le sale puis des bruissements dans la végétation sans pouvoir identifier leur provenance.
La luminosité baisse vite dans le bois, je décide de quitter mon poste pour faire un peu d'approche sur le retour. Je remonte sur la prairie qui couvre le sommet de la colline et la traverse doucement pour rejoindre un chemin forestier. Le départ de ce dernier est bordé par de nombreux terriers de blaireaux dont j'ai pu voir plusieurs fois les occupants cette année. Je m'avance tout doucement jusqu'au départ du chemin où j'aperçois 3 blaireaux.
Je me fige, le temps d'accrocher mon décocheur et d'armer mon arc, 2 ont disparu dans la broussaille, sur la gauche du sentier. Le plus gros vient sur moi et stoppe à environ 6 mètres presque plein travers. J'aligne ma visée mais il est derrière quelques petites branches, le tir est trop risqué. Je décide d'attendre, il ramasse un paquet de feuilles mortes sous son ventre et commence à le traîner en marche arrière vers la bordure gauche du chemin. Je le suis dans mon viseur en attendant une occasion. Il est toujours en mouvement et les branchettes me gênent. Il s'échappe son tas de feuille juste au bord du chemin et pendant qu'il le reforme, je remarque une trouée au milieu des branchages. Je me baisse doucement en pliant les genoux et aligne ma visée alors qu'il se présente de 3/4 face. Je décoche, l'impact retentit et le blaireau disparaît comme par magie et sans un bruit dans les épines.
J'attends un moment à l'écoute mais toujours pas un bruit. Je m'avance doucement et allume ma frontale pour tenter de voir du sang dans la pénombre croissante. Rien à l'endroit du tir mais je remarque de toutes petites gouttes sur une grosse coulée qui s’enfonce dans les épines. Je pose mon arc sur le chemin et suis les petites traces de sang. Au bout de 5 mètres, je tombe sur une grosse goutte, juste avant que la coulée prenne à droite pour rejoindre un terrier. Je m'avance encore un peu et aperçois mon blaireau. Il est mort, roulé en boule à l'entrée de son terrier, la tête dirigée côté sortie. J'ai eu de la chance qu'il ne fasse que 8 mètres dans sa fuite, j'aurais pu le perdre dans son terrier.
Je le récupère et remonte récupérer mon arc. Je retrouve vite ma flèche rouge de sang, plantée dans le talus à quelques mètres d'où se trouvait le blaireau. Elle est rentrée au niveau du cou et est ressortie au milieu du dos, juste avant le bassin.
Alex