Ce weekend, je suis parti chasser chez mon ami Thierry dans le Lot à Cuzance. Je suis arrivé hier soir, notre première sortie n'a pas donné grand-chose, nous avons juste vu une chevrette et son faon venus à l'appeau mais il faisait très chaud et ce sera bientôt la pleine lune, les animaux en profite pour sortir de nuit, pour profiter de la fraîcheur. Ce matin, levés vers 5h30, nous nous préparons tranquillement et partons pour le secteur qu'a choisi Thierry. Nous nous garons au départ d'un chemin de terre et nous nous préparons avant de commencer à suivre tranquillement le chemin. Nous n'avons pas fait 100 mètres que j'aperçois un brocard qui, sortant du bois sur la gauche du chemin, s'avance dans la luzerne sur la droite du chemin. Je le montre à Thierry qui me dit de tenter ma chance. J'hésite à tenter l'approche mais il y peu de végétation le long de la clôture qui longe le chemin, pour se camoufler. Je tente tout de même de me rapprocher un peu pour atteindre une boule de ronces à environ 30 mètres mais le brocard regarde vers moi. Je m'immobilise mais il ne me lâche pas du regard. J'attrape mon Butollo et lance un appel. Après un second appel qui semble attirer son attention, je recule doucement de quelques pas pour me cacher derrière une autre boule de ronces plus petite. Caché, je commence à appeler, le mouvement l'a intrigué et il ne m'a pas identifié. Il commence à venir mais rapidement je sens le vent sur ma nuque et le brocard stoppe net à 80 mètres pour revenir au petit trop d'où il vient.
Nous reprenons notre progression, un peu plus loin Thierry trouve un secteur propice pour appeler. Il se cale sur la droite du chemin près d'une prairie fauchée prise sur sa droite par un bois alors que je me cale entres des arbres au coin du bois d'où est sorti le brocard et qui s'ouvre en contrebas sur une clairière herbeuse. Mon ami me fait signe il est prêt, je commence à appeler au Butollo. J'insiste un moment mais rien ne vient quand alors que je regarde Thierry, il me fait signe puis commence à imiter des cris de souris. Je comprends qu'il a vu un renard. Il insiste et appelle encore mais le renard ne semble pas vouloir venir, je tente de l'appeler à mon tour mais rien. Je finis par quitter tout doucement mon poste pour me rapprocher de Thierry. Je me cale derrière un arbre qui borde le chemin le renard est en contrebas près du bois. Je décide de tenter d'appeler avec mon appeau à renard Nordic mais cette tentative fait fuir le renard qui disparaît dans le bois.
Nous quittons le secteur et longeons le chemin pour rejoindre un autre poste quand j'aperçois un renard qui vient vers nous à plus de 100 mètres, dans la prairie fauchée sur la gauche du chemin, au milieu des balles rondes de foin. Je le montre à Thierry et me cale contre la clôture bordée de quelques buissons qui borde la prairie. Je commence à appeler et immédiatement le renard arrive vers nous. J'arme mon arc et le laisse venir mais il passe à juste quelques mètres de moi derrière la clôture. Je le suis dans mon viseur mais impossible de tenter une flèche au travers du grillage. Le renard continue son chemin vers la pointe de la prairie et le passage qui permet d'y entrer derrière nous, à environ 70 mètres. Je désarme et me tourne vers le passage, espérant voir venir le renard mais je me dis que, s'il arrive par-là, je suis trop à découvert et qu'il va me voir. Je tente d'avancer un peu mais une haie de buissons m'empêche de voir au travers du grillage. Je reviens donc à mon poste de départ et recommence à appeler. Immédiatement, j'aperçois, au travers de la bande de buissons, le renard qui revient vers moi. J'arme mon arc et le suis dans mon viseur au travers de la végétation. Il vient stopper à 3 mètres de moi derrière un buisson, je n'ai pas de fenêtre de tir. Se doutant de quelque chose, il démarre et stoppe plein travers à environ 10 mètres mais le grillage et la végétation complique mon tir, le temps de trouver une fenêtre il repart et stoppe à environ 20 mètres plein travers. Cette fois il est en plein dans une ouverture de la haie et je peux le tirer par-dessus le grillage. Mon viseur se cale rapidement et je décoche. J'aperçois nettement l'impact qui engendre une grosse plaie rouge au niveau du cou, après avoir touché le renard ma flèche dévie et monte en l'air pour passer par-dessus une haie de chênes. Le renard démarre en trombe et rentre dans une bois de l'autre côté de la prairie après 20 mètres de course à découvert.
Je décide l'aller contrôler mon tir et me dirige vers l'endroit où le renard est rentré au bois. A quelques mètres du grillage qui borde le bois, je trouve du sang sur un pied de luzerne.
Je trouve un peu de sang sur la trajectoire du renard mais décide de ne pas perdre de temps dans cette recherche pour le moment. Nous partons à travers la prairie fauchée pour rejoindre le prochain poste d'appel. Après quelques appels infructueux, nous arrivons dans une plantation de noyers qui s'étend de part et d'autre du chemin de terre. Thierry m'envoie me poster dans la plantation, sur la gauche du chemin, pour appeler, alors que lui restera posté sur la droite du chemin. Je m'avance donc dans la plantation mais le secteur semble très compliqué pour se camoufler un minimum.
En avançant à la recherche d'un poste, je repère une belle luzerne un peu plus en avant et décide de m'avancer doucement vers cette dernière pour tenter d'apercevoir un chevreuil. Je me dirige vers un petit chêne en bordure de la culture pour observer caché derrière ce dernier. Rien en vue, je m'agenouille dans les herbes hautes, sous les branches basses du petit arbre pour tenter quelques appels. Une clôture barbelée me sépare de la luzerne. Je commence à appeler et rapidement, j'aperçois un brocard surgissant du bois, de l'autre côté de la luzerne à environ 200 mètres. Il arrive à grands bons vers la clôture.
Je fais une pause dans mes appels et me redresse pour me caler derrière le chêne. Le brocard stoppe et cherche la provenance des appels du regard au milieu de la culture. Je reprends mes appels, il part droit vers la clôture et stoppe contre cette dernière à environ 50 mètres, caché par une boule de ronce, à environ 15 mètres devant moi, contre la clôture. Je continue à appeler de façon plus espacée pour ne pas le voir arriver au galop. Il remonte doucement le long de la clôture et je le vois à nouveau. Il arrive à environ 25 mètres. Je pose mon Buttolo sur ma poignée d'arc et arme ce dernier. Je continue mes appels espacés en pressant mon appeau contre mon arc. Pas à pas le chevreuil se rapproche de moi et je le suis dans mon viseur mais la clôture me gêne pour ajuster mon tir. Pas à pas le voilà qui se présente juste à 3 mètres sur ma gauche, un fil de la clôture est en travers du coffre, je préfère ne pas tirer mais le brocard démarre brusquement et fonce le long de la clôture pour stopper derrière les ronces à environ 15 mètres. Je le rappelle, cette fois plus méfiant, il hésite puis se décale plus à gauche dans la luzerne avant de revenir de quelques pas vers la clôture et se présenter plein travers à environ 12 mètres. Je peux tirer par-dessus la clôture, j'aligne ma visée et décoche. Le brocard prend la flèche et démarre. Je n'ai vraiment vu mon atteinte mais comprends vite que ma flèche est bonne. Il fait environ 20 mètres puis commence à ralentir et zigzaguer sur environ 10 mètres avant de chuter dans la luzerne.
Je pars chercher Thierry en remontant au travers des noyers. Il avait entendu la décoche et se doutait que j'avais tiré un chevreuil. Nous partons chercher ma flèche que je trouve assez rapidement dans la luzerne. Elle est couverte de sang.
La piste de sang est impressionnante.
Je rejoins très facilement mon brocard couché sur le flanc dans la luzerne. Ma flèche est sortie basse, dans le dernier tiers de la cage thoracique.
En examinant mon chevreuil, je constate que l'entrée de ma flèche est à la base du cou. Il a certainement démarré au moment de la décoche. Au dépeçage, nous constaterons que ma flèche a taillé le haut du cœur. Thierry appose le bracelet.
Je ramène mon brocard contre la clôture pour lui rends les honneurs et fais quelques photos souvenirs.
Thierry est décidé à chasser encore un moment. Je vide mon chevreuil et nous le pensons par les pattes arrières au petit chêne pour le laisser se vider de son sang à l'ombre pendant que nous finirons notre chasse.
Après quelques appels infructueux, nous décidons de stopper notre chasse vers 8 heures et de rentrer pour préparer mon brocard. Thierry me propose d'aller chercher la voiture pendant que je fais la recherche de mon renard. Je reviens donc au premier sang trouvé tout à l'heure et commence à le suivre. Le renard a pris une coulée qui passe sous un grillage qui borde le bois.
Je passe sous le grillage en suivant le sang. La piste n'est pas très abondante mais se suit assez facilement. Je progresse tranquillement sur une coulée bien marquée.
Petit à petit, le sang devient plus abondant.
Je retrouve mon renard au bout de 30 mètres de recherche environ. Il aura parcouru environ 50 à 60 mètres. Ma flèche un peu trop en avant lui a tranché la gorge.
Je fais quelques photos
puis tente d'aller chercher ma flèche qui est passée par-dessus les chênes qui bordent la prairie et derrière lesquels se trouve une autre prairie non fauchée. Je tourne et retourne sans la trouver. Je laisse tomber et reviens vers le chemin avec mon renard et rejoins Thierry qui est en train d'arriver. Nous partons ensuite chercher mon chevreuil et faire quelques photos souvenirs avant de rentrer.
De retour chez Thierry, nous décidons de réaliser une vidéo explicative sur comment préparer un chevreuil.
Alex