Depuis plusieurs semaines, mon voisin Julien m'a demandé si je pouvais l'amener chasser avec moi, il n'est pas chasseur mais est curieux de connaître la chasse à l'arc. Après plusieurs rendez-vous manqué à cause de nos emplois du temps respectifs que nous n'arrivions pas à faire concorder, ce soir, nous partons pour un affût au sanglier sur Traversères. Depuis quelques jours, une bande de sangliers s'attaque au jardin potager du propriétaire et je décide de me poster sur ce secteur pour tenter d'en flécher un. Je me gare à la ferme puis descends avec Julien sous le potager pour voir si les sangliers sont passés de frais. Le sarrasin est ponctué de quelques coups de nez récents mais pas frais. J'hésite un peu sur l'endroit où nous poster. Le vent vient de gauche, je décide d'aller vérifier quelques petites remises sur le penchant de friche boisé sur la droite du jardin. Le vent n'est pas bon mais je saurai si les sangliers sont sur le secteur. Nous partons donc vérifier 2 remises, nous faisons beaucoup de bruit en marchant sur les feuilles mortes qui ont bien séchées après quelques jours de temps sec. Pas de sanglier, nous descendons donc au bord d'une langue de luzerne, au fond de la combe et tombons sur un coulée très fréquenté qui longe le bois côté culture. Un chevreuil nous observe au bout de la langue de luzerne. De très nombreux pieds de sangliers ponctuent la coulée. Je la suis tranquillement pour voir où les animaux passent, le chevreuil détale et rentre au bois. Nous arrivons un peu plus loin à une belle coulée qui remonte, sur notre gauche, dans le penchant boisé, en dessous du potager. Le vent est face à nous, 2 belles coulées arrivent du bois d'en face à environ 20 mètres. Je décide de me poster sur un replat, sur notre gauche en bordure de la luzerne dans le penchant boisé. Nous remontons par la belle coulée jusqu'au replat puis nous nous décalons sur la droite, dégageons le sol pour éviter de faire du bruit en bougeant puis je casse quelques branches pour dégager les angles de tir et l'attente commence.
La soirée est très calme et mon voisin peu habitué à attendre sans bouger trouve le temps long. Les cris des geais dans le bois d'en face nous remettent sur nos gardes mais rien ne vient. Un rouge gorge nous tourne autour un moment et la luminosité baisse tranquillement quand le bois s'anime de chants de nombreux oiseaux (merle, troglodyte,…) pendant un moment avant le retour au calme. Les chiens de la ferme du voisin, aboient au-dessus du bois d'en face, ils ont dû entendre les sangliers mais toujours rien vue. Un petit animal de la taille d’un rat ou d’une belette dévale bruyamment la pente boisée et me passe à 2 mètre sur ma gauche pour disparaître sous le tronc d’un chêne un peu plus bas. Il va faire nuit dans quelques minutes, je commence à appeler en imitant des cris de souris. Très rapidement, une hulotte nous fonce dessus et bifurque à 50 centimètres de la tête de mon voisin pour aller se poser sur un arbre à notre droite. Je poursuis mes appels, une seconde arrive et nous passe juste au-dessus de la tête pour aller se poser derrière nous. Je continue à appeler et c'est alors qu'un mouvement attire mon attention dans la luzerne. Un renard arrive sur nous et je le signale à mon voisin. Il s'arrête pour regarder vers nous, j'appelle à nouveau, il repart et s'arrête à environ 15 mètres derrière les branchages. J'arme doucement mon arc et rappelle, il s'avance et se présente de 3/4 face à 12 mètres en dessous de nous. Je le vois à peine dans la faible luminosité, j'aligne ma visée et décoche. Je ne vois pas l'impact mais l'entends distinctement, ma flèche est rentrée dans l'épaule et ressorti en arrière des côtes. Le renard démarre en trombe dans la luzerne. Alors que nous descendons pour aller le chercher, un animal démarre bruyamment juste à ma gauche, très certainement un autre renard que je n'avais pas entendu arriver. Je retrouve vite ma flèche plantée à l'endroit du tir, elle est couverte de sang et de poils. Nous trouvons vite le sang et je commence à le suivre pour vite retrouver mon renard, il est tombé à 6 mètres de l'impact. Après quelques photos il est temps de rentrer... mon voisin qui avait trouvé l'attente ennuyeuse me demande quand nous pourrons remette ça.
Alex