Le lendemain matin, Gonzalo nous fait faire le tour de sa propriété avec son pick up pour nous montrer les autres postes du territoire. En chemin, nous apercevons les buffles fidèle à leur site de prédilection. Dans l'ancien parc des cerfs des caracaras huppés (Polyborus plancus), des urubus noirs (Caragyps atratus) et des urubus à tête rouge (Cathartes aura) sont posé sur quelques buissons. Gonzalo nous explique qu'ils sont là pour une charogne de cerf abandonnée par un puma ces jours-ci. En arrivant au moulin, nous faisons décoller quelques autres urubus affairés sur la carcasse de mon vieux renard fléché hier matin. Nous passons les barrières, un peu plus loin des urubus et caracaras
des urubus noirs (Caragyps atratus) et des urubus à tête rouge (Cathartes aura) sont posé sur quelques buissons. Gonzalo nous explique qu'ils sont là pour une charogne de cerf abandonnée par un puma ces jours-ci. En arrivant au moulin, nous faisons décoller quelques autres urubus affairés sur la carcasse de mon vieux renard fléché hier matin.
Urubus noir (Caragyps atratus) à gauche et urubu à tête rouge (Cathartes aura) à droite dévorant une carcasse de renard gris
Nous passons les barrières, un peu plus loin des urubus et caracaras attirent l'attention de Gonzalo qui fait une halte pour aller voir de plus près. Nous le suivons dans les fourrés quand un beau troupeau de guanacos se débine à environ 300 mètres devant nous. Nous les observons un instant jusqu'à les perdre de vue. C'est une vache qui est morte, la chaleur, le manque d'eau et de nourriture, en été, font beaucoup de victimes chez les animaux domestiques.
Nous retournons au pick-up. Nous arrivons au poste d'hier soir, Gonzalo s'arrête pour sortir la carcasse de la génisse morte près de l'affût. En sortant de la voiture nous apercevons une belle bande de nandous qui s'enfuit dans les fourrés à plus de 100 mètres sur la droite de la piste. J’en profite pour récupérer ma flèche tirée sur le lièvre que je n’avais pas trouvée hier. Nous reprenons la piste pour rejoindre un autre moulin, nous faisons une halte pour inspecter le secteur.
Un point d'eau presque à sec et ponctué de quelques souilles semble prometteur, il est envahi de grosses guêpes aux ailes rouges. Nous faisons le tour de la clôture qui entoure ce dernier et Gonzalo nous montre quelques belles traces de gros sangliers qui convergent, sur plusieurs coulées, creusées dans le sable sous la clôture, vers le point d'eau. L'angle de la clôture du réservoir, contre laquelle ont poussé quelques buissons qui font un écran de camouflage, se trouve à 15 mètres du bord du point d'eau, je pourrais me poster derrière. Nous décidons de venir nous poster là ce soir, la distance de tir me semble plus raisonnable que sur le poste d'hier pour faire une belle flèche. Nous poursuivons ensuite notre tour du territoire. De nombreux postes pour les carabines, composés de cabanons perchés sur des mas métalliques à 5 ou 6 mètres du sol font face à des anciens points d'eau complètement asséchés. Alors que la piste redescend vers le camp, un des grands lacs de sable du secteur se dessine au loin en contrebas. Nous croisons encore quelques guanacos et des "martinetas" , tinamous élégants (Eudromia elegans) qui se débinent dans les fourrés sur le passage du pick-up.
Alors que le camp est en vue, j'aperçois 3 grands nandous dans les fourrés à 100 mètres de la piste. Après manger, nous faisons une bonne sieste avant de nous préparer pour partir chasser à l'affût.En arrivant sur site, nous déposons nos affaires, Gaston par garer le pick-up un peu plus loin alors que je commence à aménager l'affût. Je nettoie le sol derrière la clôture et dispose quelques branchages dans les mailles du grillage pour parfaire le camouflage. Gaston me rejoint rapidement et m'aide à aménager l'affût. Nous disposons en suite les fauteuils et notre matériel. Gaston part bloquer le moulin qui alimente le réservoir pour éviter de subir, comme hier le bruit du piston toutes la soirée. Nous nous calons dans nos fauteuil et l'attente commence,
un défilé incessant de bovins vient à l'abreuvoir sur notre droite.
Un vent glacé se lève et seulement vêtus de T-shirt nous avons vite froid. Gaston part chercher une couverture et me propose de me ramener ma verste de ville mais je décide de rester en T-shirt. Le jour tombe peu à peu, quelques perruches moines (ou conures veuves) (Myiopsitta monachus)
viennent se poser sur la queue rectrice du moulin colonisé par un gros nid de brindilles.
Les vaches et veaux curieux s'approchent souvent du grillage pour tenter de nous identifier et au moindre de nos mouvement, ils démarrent à trombe en dérapant sur la dalle en ciment de l'abreuvoir. Ce remue ménage provoque parfois la panique dans le troupeau qui s'éloigne alors de quelques mètres en soulevant un nuage de sable que le vent rabat sur nous. Le sable fin nous rentre dans les yeux, le nez et la bouche et nous devons régulièrement nous protéger de ce dernier. Les vaches et les taureaux passent d'interminables minutes à pousser des beuglements. La nuit s'installe et aucun sanglier à l'horizon. Le temps passe sous un beau ciel étoilé. Les heures me paraissent interminables et les vaches, le froid et le sable finissent par avoir raison de moi. Je décide de rentrer vers 23 heures passées, Gaston débloque le moulin avant que nous quittions le poste pour éviter que les animaux manque d'eau demain.
Le lendemain, le vent froid a amené la pluie, un gros orage arrose régulièrement le secteur. Entre 2 averses, je pars à l’approche
mais ne vois que des maras
et des nandous non chassables et rentre trempé sous une terrible averse. L’orage menace alors que nous allons partir à l’affût du soir, je ne suis pas très chaud pour aller me poster sur un moulin qui risque d’attirer la foudre mais Gaston semble optimiste sur la trajectoire de l’orage. Nous allons nous poster au moulin où j’ai fait mon doublé de renards. En chemin nous constatons que comme l’avait dit Gonzalo la pluie a fait partir les buffles qui étaient visibles tous les jours près du point d’eau. Nous arrivons au poste alors qu’il commence à pleuvoir, la laie et les marcassins vu l’autre jour sont déjà au point d’eau et hésitent à partir alors que nous déchargeons nos affaires avant de rentrer dans la végétation. Alors que Gaston éloigne la voiture et que je monte nos affaires dans l’affût, la laie revient au point d’eau plusieurs fois avant de disparaître à l’arrivée de Gaston. Nous nous mettons en place sur l’affût mais la pluie battante se met à tomber et les éclairs commencent à tomber de toute part. Si ce n'était que la pluie ça irait mais je ne suis pas tranquille car les impacts de foudre se rapprochent. A l'horizon le mur d'eau avance sur le soleil couchant.
Le vent pousse l'orage droit sur nous et les nuages semblent déverser un mur d'eau à perte de vue. Un dernier éclair qui tombe tout près nous décide à quitter l’affût pour revenir attendre un peu à la voiture mais la pluie ne cessant pas nous décidons de rentrer. En chemin, la pluie semble cesser et 3 boules rougeoyantes apparaissent en triangle à l'horizon, ce qui semble être un OVNI, est en fait le soleil couchant qui perce au travers des nuages.
La pluie reprend de plus belle. De grosses tortues de terre (Chelonoidis chilensis), que la pluie a fait sortir, traversent la piste et Gaston essaye ne ne pas les écraser. Nous en ramassons 3 en plein milieu du passage et les posons dans la voiture pour faire quelques photo au camp avant de les relâcher.
Je pose une grosse femelle dont l'arrière de la carapace semble avoir été endommagé par un prédateur et un gros mâle à mes pieds. Gaston pose un mâle à ses pieds mais ce dernier le mort plusieurs fois sur la fin du trajet alors que la grosse femelle me pisse dessus pendant que je l'observe. C’était mon dernier jour de chasse sur ce secteur, demain nous retournons à Puerto Madryn pour préparer une chasse de quelques jours sur un autre secteur de chasse où il est possible de chasser le Guanaco.
Alex