3 octobre 2018
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15:29
Ce soir, je pars de chez Patrick vers 17h45 pour aller chasser sur une piste qu'il a dégagé cette année. J'avance doucement mais le sol très sec et jonché de feuilles mortes et de débris végétaux est très bruyant par endroit et j'hésite à continuer ma chasse sur ce secteur. Après environ 20 minutes de marche je tombe sur un trou d'environ 40 à 50 centimètres de profond et de large creusé sur la droite de la piste par les sangliers et les cerfs. Patrick a attaché au dessus une pierre à sel qui goutte sur le sol. La zone semble bien fréquentée. Patrick m'a parlé d'un beau carrefour de coulées un peu plus loin, à l'endroit où il a arrêté d'ouvrir la piste. Je poursuis donc mon chemin pour aller y jeter un coup d'œil et trouve vite l'endroit. Une sorte de combe rocailleuse, avec un petit filet d'eau, descend du sommet au plus raide de la pente. La zone est plus dégagée que la piste fermée par les buis et permet de voir à plusieurs dizaines de mètres. Sur le haut, à environ 40 à 50 mètres plusieurs arbres sont tombés dans la pente parallèlement à la combe et ont encore ouvert d'avantage le paysage. Je reste un moment dans le secteur à l'écoute et en ouvrant bien les yeux mais je n'y crois pas trop. J'ai fait beaucoup de bruit pour venir. Le vent souffle vers en bas. Il est encore tôt, 18h15 environ et je décide de quitter le secteur pour aller chasser sur une autre zone.
Je n'ai pas fait 30 mètres sur la piste quand le bruit d'une bande d'animaux descendant vers moi se fait entendre, je pense d'abord à des grands cervidés. Les brindilles craquent, le bruit de feuilles mortes se fait de plus en plus présent et les pierres roulent puis des souffles et des grognements étouffés se font entendre, c'est une bande de sangliers qui m'arrive dessus. Je suis au bout d'une bande de noisetiers épais descendant en longeant la droite de la combe jusqu'au ras de la piste et qui me cache des animaux qui arrivent. Je commence à distinguer les animaux. Un premier sanglier de belle taille stoppe dans les noisetiers à environ 30 mètres au dessus de moi. J'arme mon arc mais il démarre rapidement et traverse une zone dégagée d'environ 20 mètres pour disparaitre dans le sale. Une bête rousse lui emboite le pas aussi rapidement sans me laisser d'opportunité de tir. Une autre bête rousse s'arrête dans les noisetiers quand le gros sanglier fait demi-tour et revient sur ses pas au galop pour rentrer dans les noisetiers avant de bifurquer pour suivre cette bande de noisetier et sortir à découvert à quelques mètres de moi. J'arme doucement alors que le sanglier s'avance tranquillement nez au sol. Les noisettes craquent sous ses dents. Je le suis dans mon viseur, il n'est plus qu'à 6 mètres presque plein travers. Je vise le défaut de l'épaule et décoche, Touché là où je visais, le sanglier démarre et fonce dans la pente de la combe. Ma flèche a traversé et s'est plantée au sol.
Je réencoche rapidement. Les autres sangliers éclatent dans tous les sens un petit se présente 3/4 arrière à 15 mètres. Il est partiellement caché par les branchages des noisetiers, j'arme, vise et décoche mais il démarre alors que ma flèche arrive. Elle frappe un rocher et ma pointe de chasse explose. Ma flèche revient en arrière et retombe à côté de ma première flèche. Les sangliers qui s'étaient arrêtés redémarrent et j'aperçois un gros sanglier qui se débine à environ 50 en remontant au plus raide de la pente en suivant un des gros arbres tombé au sol sur la gauche de la combe. J'ai du mal à croire qu'il s'agit de celui que je viens de flécher au défaut de l'épaule mais il lui ressemble beaucoup. Je reste un moment sans bouger en surveillant les alentours, les craquements et les grognements s'éloignent puis le calme revient. Je récupère ma flèche cassé et l'autre plantée dans la terre. Cette dernière est couverte de contenu stomacal et sent très fort. Vu mon atteinte d'entrée, au défaut de l'épaule, elle a dû ressortir par l'estomac dont le contenu a lavé toute éventuelle trace de sang. L'autre flèche un peu raccourcie ne comporte pas une trace de sang, pas un poil ou autre indice. C'est bien manqué comme je le pensais. Je commence à chercher des indices sur la trajectoire de fuite estimée de mon gros sanglier en descendant dans la combe mais je ne trouve pas de sang.
je reviens au point de tir et me remémore la scène quand des grognements et des craquements me mettent en alerte, J'aperçois alors un petit sanglier qui remonte à environ 60 mètres au travers des branchages après la combe. Il grogne pour appeler son groupe et remonte au petit trot et passe à environ 45 mètres puis biaise pour remonter vers l'endroit où je perds le gros sanglier de vue. Arrivé à cet endroit, il panique et redescend en grognant et cherche son chemin au travers des troncs, passe sous l'un d'eux puis hésite à passer au dessus de moi dans les noisetier avant de bifurquer pour redescendre et venir stopper presque plein travers à un peu plus de 20 mètres. J'ai déjà armé mon arc et cale ma visée alors qu'il hume l'air tête relevée. Je décoche et ma flèche le frappe à l'épaule et semble restée en travers. Il me semble voir mon empennage dépassé au ras du poil du côté du tir. Le sanglier démarre mais fait à peine 1 mètre avant de planter le nez au sol et de rouler comme un lapin sur environ 20 mètres pour se fracasser contre un arbre au pied duquel il s'immobilise vite dans un tas de branches.
Je le laisse sur place et remonte vers là où j'ai perdu le gros sanglier de vue. Je tourne un peu au milieu des troncs puis trouve une belle piste de sang qui part en descendant très légèrement par rapport à la courbe de niveau.
Je suis cette piste assez facilement. Le sanglier laisse de frottés très marqués quand il passe les obstacle au sol. La piste s'éternise sur plus de 200 mètres avec beaucoup de reposée debout avant de remonter au plus raide à travers les buis et les rochers sur environ 30 mètres. Le sanglier saigne alors beaucoup plus dans l'effort puis la piste reprend la courbe de niveau et le sang s'amenuise vite. Je trouve ce qui ressemble à une couche puis les goutes s'espace de plusieurs mètres puis de plusieurs dizaines de mètres. La nuit sera vite là, je décide d'arrêter là et d'appeler un chien de sang mais personne n'est disponible pour demain matin. Je retourne donc sur mes pas pour aller chercher mon petit sanglier sur lequel les mouches ont déjà beaucoup pondu. Je fais quelques photos souvenir avant de rentrer par la piste avec mon sanglier alors que la nuit m'enveloppe.
De retour le lendemain matin vers 8h30, je reprends ma recherche aidé de Patrick et ses chiens mais je perds le sang après plus de 300 mètres de recherche. La sanglier semble rentré dans une prairie marécageuse humide avec une végétation très épaisse parcourue de très nombreuses coulées. Je contrôle quelques souilles dans le secteurs sans plus de résultat avant de rentrer dépité. Sur le retour, je tombe sur le sang que le sanglier a laissé juste après le tir et que je cherchais plus à gauche. Il a laissé de très grosses traces de sang sur 20 mètres environ.
Je sais que ma flèche est mortelle et j'en suis d'autant plus dégouté mais malheureusement c'est aussi parfois ça la chasse.
Alex
Alex Alex.bowhunter
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dans
SANGLIER
AFFÛT
SAISON 2018-2019