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17 juillet 2018 2 17 /07 /juillet /2018 05:48

Ayant décidé de partir en vacances à Majorque avec ma compagne, j'ai posté un message en espagnol sur Facebook demandant s'il était possible de chasser une journée le bouc des Baléares sans passer par une société de guidage. C'est le seul grand gibier de l'île et sa chasse est ouverte toute l'année. Un de mes contacts, Joan CATALA m'as mis en contact avec une de ses connaissances, Francisco qui m'a invité à chasser sur sa propriété de chasse (Coto de Caza privado). Nous nous sommes contactés par téléphone pour les derniers détails à régler. Ce matin, nous avons rendez-vous à 5h30 sur le parking près de mon l'hôtel où Francisco vient me chercher mais j'ai mal compris le lieu du rendez-vous et ne le voyant pas arriver je l'appelle. Il m'attend depuis 10 minutes, je cours le rejoindre puis nous partons pour sa zone de chasse, il fait déjà chaud alors que le jour n'est pas levé. Francisco m'explique en chemin qu'il existe 2 types de chèvres sauvages à Majorque :

- "La cabra fina" ou "cabra salbaje mallorquina" qui est la vrai chèvre sauvage des Baléares pour laquelle il est nécessaire de passer par les sociétés de guidage et qui se monnaye cher. Sa robe rousse et sa ligne noire sur le dos sont caractéristiques de l'espèce dont la présence à Majorque est très ancienne, introduite par l'homme il y a plus de 4000 ans.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

- "La cabra asilvestradas" d'origine domestique et revenue plus récemment à l'état sauvage. Ces animaux présentent un risque de pollution génétique pour l'espèce autochtone et doivent être abattus. Tout animal présentant ne serait-ce qu'une petite tache blanche ("una mancha blanca") est considéré comme non pur et peut être tiré.

Malgré ma bonne maîtrise de l'espagnol je n'ai pas tout compris sur ces subtilités de la chasse à la chèvre sauvage et des différences entre les 2 types d'animaux lors des explications de Francisco. Nous arrivons aux premières lueurs du jour sur le territoire de chasse fermé par un grand portail métallique. Nous passons le portail et nous nous garons près d'une ancienne bâtisse alors qu'un lièvre ibérique détale vers la garrigue. Francisco m'explique que sa propriété de chasse fait 5000 hectares. Nous nous préparons puis nous nous mettons en marche en nous dirigeant vers un mur de pierre blanche. Une perdrix rouge se débine en longeant ce mur. Déjà les premières crottes de chèvres sont visibles sur le sol. Nous rejoignons un passage où le mur s'est partiellement éboulé et rejoignons un chemin pierreux de l'autre côté que nous commençons à suivre. Le soleil se lève dans notre dos au-dessus de la mer. 

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Francisco m'explique que nous pouvons tomber sur les chèvres à tout moment et qu'il me faut ouvrir les yeux et les oreilles pour tenter d'entendre des bêlements qui pourraient trahir la position d'un groupe d'animaux. C'est souvent le bêlement des jeunes qui trahit la présence des adultes, Francisco étant appareillé pour l'audition, il m'explique qu'il n'entend pas bien. Je scrute le paysage et écoute mais à part quelques crottes plus ou moins fraîche je ne vois pas le moindre animal. Après un moment passé à marcher et quelques coups de jumelle donnés par Francisco sur les coteaux alentours je finis par entendre des bêlements au loin sur la droite et en fait part à Francisco. Il me fait comprendre que c'est trop lin et nous poursuivons notre chemin. Un peu plus loin, nous stoppons et Francisco m'explique que nous allons chasser 2 très bonnes zones où sont souvent les animaux. Il hésite un peu puis nous partons pour la  première zone par un petit sentier qui descend dans la garrigue. Rapidement, des bêlements se font entendre et je les signale à Francisco. Nous tentons l'approche, j'avance tout doucement sur le sentier en surveillant le secteur mais la végétation arbustive ne me permet pas de voir les animaux. Le sentier descend doucement vers le fond de la combe et je tente de repérer les animaux en regardant en direction des bêlements qui se déplacent dans la végétation. Au pied du penchant pierreux  et ponctué de buissons bas et de quelques arbres chétifs, je marque une pause pour observer un instant le secteur quand il me semble apercevoir un animal basculer derrière la crête à un peu plus de 100 mètres. Les bêlements reprennent sur notre droite, en bordure d'un bois de pins épais.

Je consulte Francisco et je décide de tenter l'approche. Le vent souffle vers la crête. Je commence mon approche voûté en me frayant tout doucement un chemin au travers de la végétation et en vérifiant chacun de mes appuis pour éviter de faire rouler les pierres. Je m'arrête souvent pour observer et écouter et me rapproche peu à peu des bêlements. Alors que j'arrive près des premiers arbres précédant le bois, j'aperçois du mouvement et stoppe derrière quelques buissons. Une trouée dans le bois me permet de voir à environ 40 mètres, un gros arbre sous lequel le sol est dénudé avant l'épaisse  végétation basse de la garrigue. Une silhouette blanche s'avance sous ce dernier et se détache à découvert. Une belle chèvre blanche s'avance dans le découvert alors que des craquements dans son entourage  trahissent la présence de d'autres animaux. Je reste perplexe devant cette rencontre à laquelle je ne m'attendais pas, toutes les images que j'avais pu voir es chèvres de Majorque étaient celles de chèvres rousses avec es zones noires dans  le pelage.  C'est alors que je comprends les explications de Francisco sur les 2 catégories de chèvres et la nécessité d'éliminer les chèvres revenues à l'état sauvage qui s'hybrident avec les "cabras finas". Francisco resté en retrait ne voit pas la chèvre, j'attire son attention, ramasse une pierre blanche et lui mime la robe blanche de la chèvre pour savoir si je dois la flécher. Il me demande par signes si c'est un mâle et je lui fais signe que non, il me fait signe de laisser tomber. Je reste tout de même en poste car d'autres animaux avancent dans la végétation et j'espère qu'il s'agit de boucs. Tout à coup, des coups de feu résonnent au loin. La chèvre lève la tête et devient inquiète, les coups de feu reprennent et elle se débine dans la pente disparaissant dans la végétation. J'attends un peu mais les autres animaux ont aussi disparus, je retourne vers Francisco agacé d'avoir entendu ces coup de feu qui n'avaient pas lieu d'être.

Je lui explique que j'ai vu une chèvre blanche et  qu'il y avait d'autres animaux mais que je n'ai pas pu les voir et lui demande ce qu'il compte faire ensuite. Comme moi il a vu des animaux en crête et décide de remonter  pour tenter de les apercevoir. Nous remontons donc jusqu'à la crête et observons un moment sans rien voir puis décidons d'avancer doucement sur notre droite dans une  zone de  garrigue basse. Tout à coup, Francisco aperçois des animaux qui nous observe au loin et me les montre avant de me dire que nous allons faire demi-tour pour les laisser tranquille un moment. Nous partons donc en sens inverse en longeant la crête pour nous poster sur une bonne zone de passage. Le temps passe et rien ne vient, le vent est un peu tournant. Francisco décide de revenir voir les chèvres vues sur notre droite, nous avançons tranquillement quand nous apercevons, à environ 300 mètres, une tête dans la végétation. Francisco m'annonce un jeune mâle après identification aux jumelles. Je pars pour tenter une approche.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Le vent souffle alternativement de ma droite ou dans mon dos, je décide donc de remonter plus à ma droite pour que mon odeur ne soit pas portée vers l'animal plus en contrebas. Je tente de me faufiler voûté dans la végétation et derrière les rochers pour me camoufler en surveillant par moment l'animal qui ne semble pas vouloir s'enfuir mais regarde souvent dans ma direction. Alors que j'ai fait presque la moitié du chemin et que je me suis arrêté baissé dans les buissons, un mouvement attire mon regard à environ 15 mètres devant moi. Les belles cornes d'un bouc qui semble venir vers moi dépassent juste du buisson. J'accroche vite mon décocheur et me prépare à armer mon arc mais les cornes disparaissent et rien ne venant, je me redresse un peu et aperçois les animaux qui se débinent de cul. Je m'approche vite du buisson qui me les cachait et les observe, ils ont stoppé à environ 50 mètres et broutent les feuilles des arbustes. J'aperçois les têtes de 2 grosses chèvres et d'un bouc au pelage roux clair et portant des marques noires. Le bouc est de dos à gauche des 2 chèvres. Je m'approche d'environ 10 mètres et me recale alors que le vent a tourné dans mon dos. La chèvre la plus à droite devient inquiète et regarde les alentours avant de démarrer pour se débiner vers le bois de pins qui borde la crête à ma droite. Elle disparaît rapidement, la seconde chèvre ayant remarqué ce départ précipité lui emboîte le pas. Le bouc absorbé par son repas met plus de temps à réagir, je tente de me rapprocher un peu mais il finit par me sentir et devient inquiet. J'arme mon arc, il est encore à environ 35 mètres, il s'avance dans la végétation en s'arrêtant plusieurs fois mais seule sa tête dépasse de la végétation. Je le suis dans mon viseur sans avoir d'opportunité de tir et doit me résoudre à le laisser partir vers les pins.

Les 3 animaux ayant disparu, je décide de repartir sur ma première cible. Je biaise à travers les buissons pour descendre vers l'endroit où se trouvait l'animal. Je l'aperçois vite en contrebas à environ 30 mètres mais seule la tête dépasse de la végétation. Le vent tourne à nouveau dans mon dos et l'animal blanc et noir se débine dans la végétation, tête basse et ne ressort à découvert qu'à 50 mètres avant de rentrer à couvert dans un bois alors que je tente de m'approcher. Je fais donc demi-tour pour revenir vers Francisco qui m'a attendu de l'endroit où nous avons vu le jeune bouc. Comme je l'ai laissé depuis un moment et que je viens de me rendre compte que j'ai oublié mon portable à la voiture, je presse le pas pour le rejoindre. Je ne l'aperçois pas tout de suite car la végétation me le cache un moment mais je finis par le voir qui me fait des grands signes avec les bras. Je presse donc le pas pour le rejoindre et regarde plus où je pose mes pieds que devant moi. Alors que je relève les yeux vers Francisco, je le vois agiter qui me fait signe de ralentir et de regarder à ma gauche. Je stoppe net et remarque vite du mouvement derrière  un petit arbre à une vingtaine de mètres devant moi. Rapidement, la chèvre blanche, que j'avais vue toute à l'heure, s'avance à découvert devant moi, à environ 25 mètres. Elle stoppe à quelques mètres de l'arbre et regarde alternativement vers moi et Francisco immobile un peu plus loin. Inquiète, elle fait demi-tour et je remarque alors une masse sombre au travers de bois morts, au pied de l'arbre puis un bouc blanc surgit de derrière l'arbre et descend le penchant à ma droite en biaisant pour passer en dessous de moi. Je biaise moi aussi pour couper sa trajectoire. 

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Il avance d'un pas lent et s'arrête souvent pour regarder vers moi, je stoppe alors pour l'observer immobile et repars quand il se remet à avancer tête basse dans la végétation. J'essaie d'avancer le plus vite possible en essayant de rester silencieux et biaise de plus en plus à gauche pour lui couper la route. Je le rattrape peu à peu, il stoppe à environ 12 mètres de moi et relève la tête. J'arme doucement mon arc, vise et décoche. Touché, il s'effondre sur place et bêle un instant avant de se relever pour tenter de s'éloigner en boitant sévèrement, il retombe plusieurs fois puis se couche en bêlant derrière des buissons sans parvenir à se relever. Je tente de m'approcher quand une impression bizarre me fait tourner la tête à droite. J'aperçois alors la chèvre blanche qui m'observe de face à moins de 10 mètres avec un bouc typique de Majorque arrêté plein travers derrière elle et lui reniflant l'arrière train. Je demande par signes à Francisco si je peux tirer et il me fait signe que non. Ils restent ainsi immobile un instant puis se débinent tranquillement.

Je m'avance vers mon bouc qui s'est immobilisé. Ma flèche l'atteint plein cœur et l'hémorragie a été massive, il n'a pas fait 20 mètres. Ma flèche restée en travers s'est cassée dans la chute de l'animal.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Francisco me rejoint et m'explique que les animaux lui tournaient autour depuis environ 20 minutes et me montre les photos qu'il a prises du bouc des Baléares en me disant que certains chasseurs sont venus plusieurs fois chasser ici sans en voir un seul.  

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Nous prenons quelques instants pour faire quelques photos souvenir de mon premier gibier des Baléares.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Je pense alors que la chasse est terminée pour ce matin mais Francisco m'explique que nous allons aller chasser sur le second secteur auquel il pesait tout à l'heure et me dit que tant que j'ai des flèches à mon carquois je peux tirer des animaux. 

Nous partons donc pour le second secteur en longeant le chemin principal. Nous arrivons dans une zone de garrigue ouverte qui a brûlé il y a quelques années. Les troncs tombés au sol ont été recouverts par la végétation basse qui a repoussé. Plus bas la pente s'accentue brusquement et se boise avant le penchant boise qui remonte à notre gauche. Alors que nous avançons sur le chemin, des bêlements retentissent en contrebas sur la gauche les animaux ne sont pas visibles, certainement en dessous de la cassure brutale de la pente, dans les arbres. J'avertis Francisco qui me dit que l'approche va être très difficile. Il me fait avancer un moment sur le chemin alors que les bêlements se déplacent en parallèle du chemin. Sur les indications de mon hôte, je descends par un petit passage de chèvres vers la lisière des arbres, il m'a également indiqué qu'un torrent à sec marquait le fond de combe et qu'en le suivant je remonterai au chemin. Je progresse doucement en slalomant pour éviter les obstacles et essayer de de ne pas faire trop de bruit. Un fort vent souffle par ma droite et couvre un peu le bruit de ma progression. Les bêlements sont descendus vers le fond de combe. Arrivé aux premiers arbres je cherche un passage pour descendre vers le torrent et trouve une coulée bien fréquentée mais assez encombrée et très pentue. Je me fraye doucement un chemin en me tenant fermement à la végétation pour descendre sans tomber et arrive au torrent non sans mal mais les animaux se sont tus. J'écoute un moment mais rien, je commence à remonter dans l'épaisse végétation et les blocs rocheux du penchant boisé mais je tourne un moment sans voir d'animaux, je tente même de bêler sans succès. Je décide donc de redescendre vers le torrent pour rejoindre Francisco mais à peine suis-je arrivé dans le bas fond que les bêlements reprennent au-dessus de moi, d'où je viens. Je fais donc demi-tour et remonte doucement vers les cris qui semblent provenir d'un bouquet de pins autour duquel j'ai pourtant tourné tout à l'heure. Je remonte doucement jusqu'à un bloc rocheux vertical, les cris viennent de 15 mètres plus haut. Je remonte par une coulée sur la gauche de la roche et m'approche doucement des pins et de l'animal qui est maintenant à moins de 10 mètres mais impossible de le voir. J'avance encore un peu quand l'animal démarre brusquement pour stopper à environ 25 mètres plein travers alors que je viens d'armer mon arc. C'est un chevreau, j'ai une fenêtre de tir au travers des branchages. J'aligne ma visée et décoche mais l'animal démarre au même moment et ma flèche passe derrière. Je réencoche et pars chercher ma flèche mais elle reste introuvable.

Je redescends vers le torrent et le remonte rapidement pour rattraper le chemin avant de le longer rapidement pour rejoindre Francisco que j'ai laissé depuis un moment. Ne le voyant pas, je siffle et l'aperçois qui me fait des signes. Il a vu un bouc, il me demande si je ne l'ai pas vu en remontant et je lui dis que non. Il semble que je sois passé juste à côté sans le faire partir. Il m'amène jusqu'à un arbre au bord du chemin et me montre un gros bouc brun avec une bande blanche sur le flanc qui broute tranquillement dans la bande boisée au-dessus du torrent. Le vent souffle toujours de façons soutenu en parallèle du chemin, je reviens donc en arrière d'environ 30 ou 40 mètres puis descends au plus droit vers la bande boisée en essayant de ne pas faire trop de bruit puis commence une approche plus lente en longeant les arbres. Ne voyant plus l'animal, je surveille Francisco qui me fait signe qu'il est toujours là. J'arrive à l'aplomb du bouc et l'aperçois mais il retourne tranquillement vers le torrent en broutant. Je ne peux pas m'avancer dans le bois à cause de l'encombrement des troncs morts, le bouc est déjà à près de 30 mètres, j'arme mon arc et attends une occasion de tir. A environ 35 mètres, il se tourne plein travers. J'arme, tente de trouver une trouée puis décoche mais ma flèche passe juste sous le cœur. Le bouc démarre et une chèvre surgit de la végétation, ils se débinent tranquillement en s'arrêtant souvent. Je réencoche vite et réarme en attendant une occasion de tir mais ils sont loin et l'encombrement des branches ne m'ouvre aucune fenêtre. Ils partent maintenant sur ma gauche dans l'épaisse végétation.

Je décide de tenter de les recouper, je presse le pas et longe un moment les arbres puis biaise vers le chemin de terre et le suis pour rattraper le départ du torrent. Je biaise dans la végétation basse et épaisse au-dessus du torrent quand des bêlements se font entendre, le bouc arrive vers moi, j'entrevois sa tête puis suis ses déplacements grâce à ses cornes qui dépassent de buissons. Je tente de couper vers lui pour l'intercepter mais il biaise toujours en bêlant vers le torrent. J'avance aussi vite que je peux. Le bouc traverse le torrent et s'arrête plein travers à environ 40 mètres entre 2 arbres. J'arme, vise et décoche. Ma flèche me semble  au cœur, le bouc se cabre et démarre péniblement puis disparaît derrière un bouquet d'arbres à environ 20 mètres. J'attends un moment en surveillant l'endroit mais ne le voyant pas ressortir je me dis que c'est fini pour lui et pars en direction de la zone du tir pour tenter de retrouver ma dernière flèche.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Arrivé sur place, je ne trouve pas ma flèche, je pars donc en direction de l'endroit où a disparu le bouc mais constate avec surprise que le bouquet d'arbre cache l'entrée d'une grotte. Je m'avance doucement et commence à trouver quelques gouttes de sang avant la descente abrupte qui rentre dans la grotte. L'entrée est ombragée, couverte de végétation et j'aperçois à environ 10 mètres plus en contrebas, mon bouc couché qui m'observe. Je me fige mais il démarre et grimpe sur une grosse arrête rocheuse qui s'avance en parallèle du passage qui descend dans la grotte. Je décide de ne pas le poursuivre et retourne chercher ma dernière flèche que je finis par trouver dans la végétation. Francisco vient part le chemin et je l'interpelle pour lui expliquer la situation. Il vient me rejoindre et je lui montre l'entrée de la grotte quand des bêlements annoncent des animaux qui semblent sortir de la grotte par un autre passage de l'autre côté de l'arrête rocheuse. J'encoche vite et me précipite pour tomber sur 3 chèvres et leurs chevreaux sortant de terre à juste 10 mètres de moi. Je me fige et observe, mon bouc n'est pas dans le groupe. Je laisse les animaux partir et reviens vers Francisco puis nous descendons en suivant le passage par lequel est descendu mon bouc. Il y a du sang au sol et une belle giclée sur un gros rocher clair au milieu du passage, à l'endroit où l'animal a bifurqué pour passer la fin de la crête rocheuse. Je m'avance en suivant le sang et aperçois le bouc couché juste derrière la crête rocheuse. Il m'a vu et se lève pour descendre plus en avant dans la grotte. Je me recule et annonce à Francisco qu'il est toujours vivant. Je me réavance près à armer, le bouc traverse l'autre passage profondément creusé de l'autre côté de la grosse roche puis remonte au plus raide pour aller se coucher à 5 mètres plus haut sur un replat de la parois rocheuse de la grotte. Je me recule et dit à Francisco que je vais retenter une approche pour l'achever. Je descends plus profondément dans la grotte, caché par l'avancée rocheuse.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Je m'avance en suivant le sang et aperçois le bouc couché juste derrière la crête rocheuse. Il m'a vu et se lève pour descendre plus en avant dans la grotte. Je me recule et annonce à Francisco qu'il est toujours vivant. Je me réavance près à armer, le bouc traverse l'autre passage profondément creusé de l'autre côté de la grosse roche puis remonte au plus raide pour aller se coucher à 5 mètres plus haut sur un replat de la parois rocheuse de la grotte. Je me recule et dit à Francisco que je vais retenter une approche pour l'achever. Je descends plus profondément dans la grotte, caché par l'avancée rocheuse.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Je contourne le bas de la pointe rocheuse puis commence à m'approcher doucement de la paroi rocheuse. Le bouc, dont je ne vois que la tête, me regarde arriver sans bouger.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Je me prépare à armer, je ne suis plus qu'à quelques mètres en dessous du bouc, il se lève brusquement, j'arme mon arc, il avance tranquillement et remonte encore sur un rocher en se dirigeant vers la sortie de la grotte. Je le suis dans mon viseur. Alors qu'il marque une pause et se tourne pratiquement plein travers à environ 10 mètres de moi. Je cale ma visée et décoche. Ma flèche plein poumon est resté en travers du bouc qui démarre, saute dans le vide pour atteindre le fond du passage par lequel sont remontées les chèvres puis remonte en quelques bon la parois verticale de l'avancée rocheuse comme si de rien n'était tout en perdant beaucoup de sang. Il se faufile entre les arbustes du massif plante au sommet de la roche et commence à vaciller alors que son sang gicle jusqu'au bas des rochers avant de s'écrouler et de rouler jusqu'au replat à quelques mètres de mes pieds. Alors qu'il se débat encore un peu au sol, je dégage rapidement ma flèche toujours en travers mais ma lame de chasse s'est cassée dans l'insert. Je laisse mon bouc finir de mourir.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Je m'approche ensuite de lui pour analyser mes atteintes. Ma première flèche est passée juste derrière le cœur, la seconde a traversé plus haut et touche les 2 poumons. Je n'en reviens pas que ma première flèche ne l'ai pas arrêté plus vite. Nous faisons quelques photos souvenir.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Je n'ai plus de flèche car le pas de vis de ma lame est resté dans l'insert et refuse de s'en extraire, je ne peux pas changer ma lame. Il est temps de rentrer, il fait déjà très chaud, 2 vautours noirs tournent au-dessus de nous dans le ciel. Majorque est le dernier endroit où ils seraient encore présents en Europe. J'en profite pour faire une petite photo souvenir avec Francisco dont l'accueil et la gentillesse sont sans égal. Il est très rare de rencontrer une personne comme lui dans le monde de la chasse et je l'ai invité à venir chasser dans le Gers avec son épouse dès que nous pourrons trouver une date compatible à nos emplois du temps.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

La chasse des boucs des Baléares dans ce magnifique paysage de garrigue aura été une belle expérience et m'aura surtout permis de rencontrer un nouvel ami.

Une matinée de chasse au "boc balear" à Majorque, 11 juillet 2018

Encore un très grand merci à Toi Francisco pour cette très belle chasse et le superbe livre sur le "boc Baléar" que tu m'as offert, j'espère pouvoir te rendre l'ascenseur au plus vite.

 

Alex

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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