Ce soir, je pars chasser sur le secteur que je n'ai pas pu chasser cette semaine à cause du fauchage et des moissons. Je me gare au bord de la route contre un bois. Je me prépare rapidement puis rejoins un chemin de terre qui remonte à travers bois vers un champ travaillé. J'avance doucement tout en surveillants les 2 côtés du sentier, à ma gauche le terrain descend à pic vers un ruisseau profondément encaissé de plusieurs mètres et sur ma droite, un talus domine le chemin. Je ressors sur le champ travaillé sans avoir vu d'animaux. Je scrute les alentours avant de sortir à découvert, rien en vue, je biaise à droite à travers champ vers une bande de féverole qui borde une haie épaisse pour rejoindre une parcelle de féverole. Alors que je longe doucement les féveroles, un animal démarre à grand bruit et me fait rapidement tourner la tête alors que je me fige. Un faon de chevreuil a fait environ 10 mètres avant de stopper à 5 mètres du bord, dans la culture. Je reste un moment immobile alors qu'il cherche autour de lui ce qui l'a dérangé puis je commence une progression très lente en longeant la culture pour arriver sans difficulté à quelques mètres de lui. Je tente de le prendre en photo mais je peine a faire la netteté dans la végétation.
Il finit par redémarrer et s'éclipse dans les féveroles pour disparaître rapidement dans cette végétation dense. Je continue ma progression le long de la culture et rejoins une parcelle de blé. Je fais une pause pour observer le secteur mais rien en vue, je coupe l'angle des céréales pour rejoindre la bordure d'une friche prise dans un bois en U. Toujours rien, je suis la limite friche-blé jusqu'à un gros chêne qui marque le coin du blé. J'observe la friche en contrebas puis descends à travers les hautes herbes tout en surveillant la friche à ma droite et la coupe envahie de fougères et de buissons, sous la ligne à haute tension qui traverse le bois. Toujours rien alors que j'arrive au bord du fossé du fond de combe qui délimite le bas du bois. Je le franchis et le suis pour longer le bois. Le vent est face à moi, je progresse tranquillement tout en surveillant la prairie fauchée à ma droite et le sous-bois clair qui remonte vers la coupe un peu plus haut. Un peu plus loin je passe un autre fossé perpendiculaire et presque comblé par les coulées de boue de ce printemps. La souille que les sangliers fréquentes chaque année à cet endroit a été comblée. Quelques traces de sangliers de passage marquent le sol meuble. Je continue mon chemin jusqu'à un chemin forestier qui remonte vers la coupe. Il se termine dans un mur de fougères. Alors que je passe le départ du chemin, un bruit de pas se fait entendre sur la droite de ce dernier derrière un mur de végétation qui ne me permet pas de voir à l'intérieur du bois. Je me fige en lisière et écoute. L'animal n'est qu'à quelques mètres de moi, les craquements ne semblent pas vouloir prendre une direction particulière. Je tente d'avancer encore un peu avec une extrême lenteur mais le feuillage toujours aussi épais ne me laisse pas plus de vision. Les bruits stoppent par moment puis reprennent et des grognements se font entendre, me laissant penser qu'il s'agit d'un beau sanglier. Au bout d'un moment les pas s'avancent vers le chemin forestier. Je me décale derrière l'angle de bois sur la droite du chemin, accroche mon décocheur et me prépare à armer. L'animal finit par s'avancer à découvert mais quelle n'est pas ma surprise de voir sortir un beau brocard sur l'herbe verte du chemin à travers le feuillage. J'arme mon arc et le laisse s'avancer bien à découvert. Mon viseur calé sur le défaut d'épaule le suit dans son mouvement lent.
Il se dégage plein travers et j'appuis sur la détente de mon décocheur mais au même moment il m'aperçoit et amorce un demi-tour. Ma flèche le frappe pleine épaule de 3/4 arrière mais ne semble quasiment pas pénétrer. Le chevreuil fonce dans la végétation du bois à grand bruit puis le calme revient. Je ne suis pas du tout confiant sur la létalité de ma flèche.
Les bruits stoppent par moment puis reprennent et des grognements se font entendre, me laissant penser qu'il s'agit d'un beau sanglier. Au bout d'un moment les pas s'avancent vers le chemin forestier. Je me décale derrière l'angle de bois sur la droite du chemin, accroche mon décocheur et me prépare à armer. L'animal finit par s'avancer à découvert mais quelle n'est pas ma surprise de voir sortir un beau brocard sur l'herbe verte du chemin à travers le feuillage. J'arme mon arc et le laisse s'avancer bien à découvert. Mon viseur callé sur le défaut d'épaule le suit dans son mouvement lent.
Il se dégage plein travers et j'appuis sur la détente de mon décocheur mais au même moment il m'aperçoit et amorce un demi-tour. Ma flèche le frappe pleine épaule de 3/4 arrière mais ne semble quasiment pas pénétrer. Le chevreuil fonce dans la végétation du bois à grand bruit puis le calme revient. Je ne suis pas du tout confiant sur la létalité de ma flèche.
J'attends un peu puis monte voir l'endroit du tir où je trouve tout de suite pas mal de sang.
L'entrée au bois est aussi bien marquée, le chevreuil a laissé de beaux frottés de sang.
Je décide de suivre la piste de sang qui est extrêmement abondante et très facile à suivre, elle suit la coulée principale.
Je retrouve facilement mon chevreuil, il est encore en train de se débattre au sol et finit de mourir. Il se propulse en l'air et retombe lourdement un peu plus bas sur le dos, se débat encore un peu puis s'immobilise. Je remonte par le passage ouvert par mon chevreuil dans la végétation pour éviter les ronces qui me séparent de lui
puis descends apposer mon bracelet avant de faire quelques photos souvenir. Il a fait environ 100 mètres alors que ma flèche, qu'il a perdue en route, n'est même pas rentrée dans la cage thoracique. Ma lame a juste sectionné l'artère alimentant la patte avant provoquant une très forte hémorragie.
Je repars en suivant le sang en sens inverse pour chercher ma flèche que je retrouve vite mais il manque le 10 cm côté lame. Je ramène ensuite mon brocard à la voiture en le portant sur mon épaule, les 4 pattes attachées. Il est encore tôt et je décide d'aller faire un tour autour du bois de Bourras. Je me gare un peu plus loin au départ de chemin de terre qui passe l'Osse, attrape mon arc et pars en suivant le chemin de terre. Alors que je suis sur le ponton au-dessus de la rivière qui passe à environ 3 à 4 mètres en dessous, j'aperçois un gros ragondin calé dans l'eau contre la berge de gauche. Il est immobile et j'hésite un instant à le tirer, trop longtemps car il finit par se débiner en suivant la berge à la nage et s'éloigne tranquillement à 1 mètre de la rive. Je poursuis mon chemin, Je pars à gauche pour traverser la vielle Osse après l'ancienne peupleraie pour rentrer sur le côté du bois de Bourras à bon vent. Je suis assailli par une nuée de moustiques qui me piquent de partout malgré tous ceux que j'arrive à tuer. Une petite couleuvre à collier se débine sur le sol dénudé du bois où la végétation peine à se remettre des inondations. Je la saisis par la queue pour la photo avant de la relâcher puis poursuis mon chemin à travers bois. La fréquentation des sangliers semble énorme, le sol est jonché de traces de toutes tailles mais je traverse le bois sans les voir ni les entendre. J'ai pris mon temps pour chasser en sous-bois malgré les moustiques et la luminosité commence à décroitre. Je pars faire le tour des blés entre l'Osse et la vieille Osse sans rien voir avant de rentrer à ma voiture. Alors que j'arrive sur le ponton, l'eau est très agité sur ma droite et j'aperçois vite le gros ragondin qui revient en longeant la rive de gauche. J'arme mon arc et le laisse venir, à 7 ou 8 mètres, il bifurque et commence à monter sur la berge tranquillement. J'aligne ma visée et décoche. Cloué à la berge, il saute en tous sens pour se dégager et finit par s'extraire de ma flèche d'un bon impressionnant avant de retomber lourdement dans l'eau où il disparaît un court instant dans un nuage de sang avant de refaire surface. Il se débat en cherchant son air et s'immobilise rapidement mais le courant l'emporte vers les rapides enrochés de l'autre côté du pont. Il dérive sur quelques mètres avant de couler. Je tente de l'apercevoir dans les rocher de l'autre côté du pont mais il a disparu. Je pars chercher ma flèche en descendant par une coulée très abrupte au milieu de la végétation épaisse avant de retourner à la voiture alors qu'il fera vite nuit.
Alex