Ce matin, j'ai invité Christophe, Lilian et Lionel à chasser avec moi à Saint Paul de Baïse en battue. Après un petit déjeuner copieux, nous nous partons nous poster sur le secteur où j'ai fléché mon chevreuil, en battue, l'an dernier. Comme à chaque battue, un photographe nous accompagne pour prendre quelques photos. Nous nous garons sur un chemin de terre qui mène au bois puis continuons à pied vers nos postes. Nous laissons Christophe au premier poste de notre ligne.
Nous continuons sur le chemin forestier puis prenons, un peu plus loin, à droite sur les sentiers d'une palombière pour descendre vers une coupe-feu séparant le grand bois d'une petite plantation de pins. Je laisse Lionel au premier poste, Lilian au poste où j'ai fait mon chevreuil l'an dernier et continue un peu pour trouver mon poste. Nous rentrons de quelques mètres dans le bois, tournant le dos aux pins. Le bois en pente prononcé s'aplani ensuite sur quelques mètres avant le coupe-feu. Je choisi d'abord de me poster au pied du talus du bois, sous une grosse banche en arche et couverte de lierre. Une fois placé, j'envoie un texto à ma compagne quand du bruit me fait lever les yeux. Un beau renard arrive d'un pas décidé par ma droite, il passe en face du poste de Lilian et biaise vers moi. J'attrape vite mon arc et l'arme mais il passe trop vite à environ 5 mètres. Je finis mon texto puis analyse le secteur et me rends compte que je serais mieux posté plus à gauche, au coin rentrant du bois, près du pré qui remonte en suivant les pins. Je me décale donc un peu et me poste au pied d'un gros arbre. Une belle coulée passe à quelques mètres devant moi dans la pente, une autre un peu plus haut.
Le début de traque sonné, les voix des chiens et des piqueurs se font vite entendre. Les premiers coups de feu claquent. Plusieurs menées passent vers le poste de Lionel mais trop loin pour lui. Plusieurs fois les merles et les geais viennent vers moi mais la menée passe plus loin. Au bout d'un moment, les piqueurs crient au loin et il me semble comprendre qu'ils ont levé un ou plusieurs sangliers. Les coups de feu claquent de plus en plus près, les derniers semblent venir du coin du bois au-dessus de mon poste, ça se dirige vers Christophe. Je scrute le secteur quand un mouvement attire mon attention dans les ronces sur ma gauche. Une masse sombre se débine dans la broussaille à environ 80 mètres. Je ne sais pas s'il s'agit d'un chien ou d'un sanglier au premier abord mais la queue qui se redresse trahit vite un sanglier. Je me prépare, il slalome dans la végétation sans vraiment suivre une coulée et semble remonter avant de se décider à bifurquer pour biaiser vers moi et rejoindre la cassure du talus avant le pré se diriger dit sur moi. Il n'est plus qu'à 20 mètres, il semble boiter d'un antérieur et semble luter pour garder son équilibre sur la cassure de la pente. J'arme mon arc et le laisse venir en le suivant dans mon viseur. Un gros arbre tombé contre l'arbre au pied duquel je suis posté forme une fenêtre de tir triangulaire. Petit à petit, le sanglier se rapproche de face et j'espère le voir se tourner pour prendre la coulée qui longe le pré en direction des pins mais il la passe et continue vers moi. A 3 mètres de moi il stoppe net en m'apercevant, je n'ai pas trop le temps de réfléchir, j'aligne ma visée sur sa joue et décoche. Ma flèche se plante au 3/4, le sanglier pivote à 90° démarre en trombe, avec mon empennage qui dépasse, en direction des pins.
Petit à petit, le sanglier se rapproche de face et j'espère le voir se tourner pour prendre la coulée qui longe le pré en direction des pins mais il la passe et continue vers moi. A 3 mètres de moi il stoppe net en m'apercevant, je n'ai pas trop le temps de réfléchir, j'aligne ma visée sur sa joue et décoche. Ma flèche se plante au 3/4, le sanglier pivote à 90° démarre en trombe, avec mon empennage qui dépasse, en direction des pins. Il fait à peine 8 mètres et s'effondre sur le coupe-feu où il se débat un peu avant de s'immobiliser.
Les teckels arrivent peu après la mort et ne voulant pas qu’ils attaquent mon sanglier, je par le chercher pour le ramener à mon poste. Je dégage ma flèche et la remet au carquois puis traîne mon sanglier, qui doit faire environ 45 kg, vers mon poste et en profite pour faire quelques photos après avoir bataillé avec les teckels pour qu'il le laisse et repartent chasser. Une balle a cassé le bout du pied d'une des pattes arrière, cette balle le gênait pour marcher mais n'était pas mortelle.
J'envoie un texto à mes invités puis me reconcentre sur la chasse. Une nouvelle menée arrive au bout d'un moment par le côté de Lionel, descend en bas des pins puis remonte vers Lilian. Une chevrette finit par surgir des pins entre moi et Lilian, j'arme et tente de la siffler mais elle biaise vers moi sans ralentir et remonte le penchant boisé pour disparaître. J'espère qu'elle sera pour Christophe. Un autre chevreuil sort plein pré et fonce vers Christophe mais un posté au fusil le stoppe dans son élan.
Le bois se calme peu à peu et des craquements retentissent, je vois arriver le photographe à ma gauche.
La fin de battue est sonnée, nous en profitons pour faire quelques photos souvenir.
Je tire mon sanglier sur le coupe-feu où me rejoint Lilian.
Nous discutons un peu de la chasse alors qu'un piqueur arrive avec un beau brocard en velours. Nous tirons le sanglier vers la voiture grâce à une corde prêtée par Lilian et rejoignons Lionel qui nous donne un coup de main. Nous chargeons les animaux dans les voitures avant de partir vers le rendez-vous de chasse. 7 chevreuils et mon sanglier sont au tableau. Une 2ième traque est décidée, nous repartons pour aller nous poster de l'autre côté de la route, en face du bois que nous avons chassé, le long d'une bonde de bois étroite. Nous nous dispersons tous les 4 sur environ 150 mètres mais un chasseur au fusil vient se poster devant moi et je ressors donc du bois avant le début de traque pour aller me poster avant le premier archer de la ligne. Je rerentre dans le bois, Christophe et Lionel ont vu passer 2 chevreuils sans pouvoir tirer. Je me poste 40 mètres avant Christophe près de coulées. Les chiens ne semblent pas trouver grand-chose. Une chevrette finit par passer au galop à 20 mètres en dessous de moi, en bordure de bois et se dirige vers Christophe puis Lionel mais sans qu'ils ne puissent décocher avant de prendre plein champ pour échapper à la battue. En fin de traque, Lionel remarque une piste de sang qui passe à son poste, un animal blessé à la première traque est passé par là. Nous montons la piste vers le haut du bois et dans le semé au-dessus en direction de la route. Nous signalons cette piste au piqueur pour une recherche éventuelle puis repartons pour le rendez-vous de chasse. La troisième traque n'étant pas adaptée aux archers notre matinée s'arrête là.
Alex