Ce matin, Jocelyn m'a donné rendez-vous à 4h30 au réfectoire où Donya nous attends déjà pour préparer notre petit déjeuner. Je me laisse tenter par le petit déjeuner local : œufs, bacon, brioche confiture et fruits.
Nous préparons ensuite pour partir chasser sur le secteur de la pourvoirie qui nous a été attribué : Le Chenevert.
Il fait encore nuit quand nous enfourchons les quads et partons pour la zone de chasse. En route nous tombons sur des laissés d’ours tout frais, posés au milieu du chemin et remplis des graines de baies dons les plantigrades se gavent en prévision de l'hiver. Nous nous garons au bord de la piste le long de laquelle Jocelyn a décidé de chasser. Nous attendons que la luminosité soit suffisante avant de partir en chasse et avançons tranquillement à l’écoute. Nous nous arrêtons par moment pour appeler. Un peu plus loin, nous bifurquons à droite pour traverser la bande étroite d'épinettes qui nous séparent d'un petit lac où nous nous attardons un peu en appelant mais le coin reste calme.
Nous nous remettons en marche et ne tardons pas à repérer u premier tétra sur la droite de la piste.
Il ne semble pas vouloir s'enfuir et je m'approche doucement en le prenant en photo.
Il attend que je sois juste à quelques mètres de lui pour s'envoler et se brancher juste à quelques mètres du sol et nous regarder passer sans bouger. Jocelyn m'explique qu'ils ne sont pas chassés sur le secteur et n'ont donc pas appris à se méfier des hommes. Ils sont si peu farouches qu'il les nomme "les poules".
Plus loin, Je remarque des traces de loups sur le sable du chemin, leur taille est impressionnante. Jocelyn me dit que s’il y a des loups, il y a certainement des orignaux.
Le chemin se termine au niveau d'un petit chalet au bord du lac du Chenevert qui servait pour les chasses en plan européen. Ce grand lac est un lac de pêche pour les poissons "trophées" (brochets et dorés), toutes les prises y sont remises à l'eau.
Nous repartons un peu en arrière pour rejoindre un chemin plus petit qui part sur la droite et le prenons. Nous apercevons ou entendons régulièrement les écureuils dérangés par notre passage. Un mouvement furtif attire mon attention sur la droite du sentier. Un tamia vient de s'immobiliser au pied d'un buisson et je peine à le cadrer tant son camouflage est presque parfait.
Il remonte en haut du buisson et s'immobilise à nouveau mais je peine à faire la netteté.
Il finit par disparaître dans la végétation. Nous repartons et rencontrons régulièrement des tétras qui sont étonnamment peu farouches, ils se laissent souvent approcher de très près pour finalement s’envoler et se percher à quelques mètres du sol pour parfois se reposer au sol derrière nous. Certains mâles viennent même nous « challenger », ils gonflent les plumes du cou et du torse en faisant la roue puis foncent vers nous pour nous impressionner.
pour finalement s’envoler et se percher à quelques mètres du sol pour parfois se reposer au sol derrière nous.
Certains mâles viennent même nous « challenger », ils gonflent les plumes du cou et du torse en faisant la roue puis foncent vers nous pour nous impressionner. Le sentier, bordé par les épinettes se resserre.
Plus loin, le paysage s'ouvre sur une swamp (tourbière couverte d'herbes hautes jaunies et d'arbustes épars) bordant un ruisselet rejoignant un lac qui ouvre le paysage d'épinettes, à environ 100 mètres sur notre gauche.
rejoignant un lac qui ouvre le paysage d'épinettes, à environ 100 mètres sur notre gauche.
Nous quittons le chemin inondé pour progresser sur cette tourbe spongieuse qui s'enfonce sur nos pas en bordure du sentier.
Le sentier est vite rebordé par des murs d'épinettes et nous apercevons à nouveau des tétras.
Les épinettes font peu à peu place à des feuillus mélangés de conifères.
Après une longue marche sur le chemin sans contact avec les orignaux, nous arrivons à la saline du secteur qui ne semble pas très fréquentée et décidons de faire demi-tour pour retourner aux quads où nous attend notre casse-croûte. Sur la piste principale, je trouve, imprimées dans la boue, d'autres traces de loup plus petites que celles de tout à l'heure.
Il fait à nouveau très chaud aujourd’hui. Des mésangeais nous accompagnent en suivant le bord du chemin, volant d’arbre en arbre.
Arrivés aux Quads, nous mangeons nos repas puis nous nous posons un moment avant de repartir en chasse. Jocelyn a décidé d’aller appeler au bord du lac proche du sentier que nous avons chassé ce matin. Nous repartons donc en quads pour nous garer au départ du sentier puis partons à pied jusqu'à la swamp où nous bifurquons à gauche pour la suivre, en bordure du bois d'épinettes.
Nous nous installons dans la végétation épaisse, en bordure d’une langue de swamp qui rentre dans les épinettes à la pointe du lac. Jocelyn passera la soirée à appeler puis à écouter par intermittence
mais rien ne viendra à part de bruyants vols de bernaches du Canada (appelées "outardes" localement) en migration qui annoncent très certainement un changement de temps.
Alors que la nuit vient, nous quittons notre poste et Jocelyn m’explique que nous venons de préparer le secteur pour demain. Si un mâle a entendu nos appels, il sera peut-être dans le secteur demain matin.
Alex