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Le ragondin est un très bon gibier pour apprendre à chasser à l'arc, sa densité souvent importante permet des rencontres régulières et sa chasse est autorisée toute l'année.

Introduction :

Le ragondin (Myocastor coypus) est un gros rongeur amphibie originaire d'Amérique du Sud et introduit dans de nombreux pays pour sa fourrure, il peut dépasser les 10 kg. Il est nocturne et diurne et vit généralement près de l'eau. Il creuse son terrier dans les berges des cours d'eau ou des plans d'eau, dans les talus des fossés ou peut occuper des conduites artificielles ou le terrier d'un blaireau. Il est principalement végétarien, il se nourrit de divers végétaux : feuilles, tiges, écorces mais consomme parfois des moules d'eau douce. Il vit seul ou en groupes familiaux. Il se reproduit toute l'année et peut avoir 2 à 3 portées (jusqu'à 12 petits par portée) dans une année. Les petits sont allaités pendant environ 2 mois, à l'aide de mamelles placées sur le dos de leur mère ce qui lui permet de nager avec leurs petits accrochés aux tétines. Un ragondin vit en moyenne 4 à 6 ans, mais il peut atteindre l'âge de 10 ans. En Amérique du sud, il est chassé par les pumas ou les caïmans. Mais dans les autres pays, cet animal n'a presque pas de prédateur

Pourquoi le chasser ?

Je chasse le ragondin pour rendre services aux agriculteurs. Les animaux que je tue sont soit consommés par moi, d'autres personnes ou par mes chiens, soit sortis de l'eau et laissés sur place pour faire le bonheur des charognards tel que le blaireau, le renard ou le sanglier. Le ragondin est une espèce classée nuisible et invasive au niveau national, il est donc nécessaire d'en réduire les effectifs à défaut de pouvoir les éradiquer. Leur présence sur notre territoire résulte de lâchers ou d'évasions en provenance d'élevages et provoque de multiples nuisances :

- Ses terriers :

  • minent les berges des cours d'eau et accélèrent les phénomènes d'érosion responsables entre autre de la chute de nombreux arbres  qui peuvent créer des embâcles pouvant être catastrophiques en période de crue. 
  • détruisent les digues des lacs et des canaux qui n'étant alors plus étanches ne permettent plus la rétention de l'eau nécessaire à l'irrigation des cultures ou l'alimentation des moulins.
  • peuvent causer des fractures des membres chez le bétail ou des chevaux à cause des remontées à l'air libre cachées dans la végétation.
  • la terre déblayée lors du creusement de ses galleries provoque l'envasement des plan d'eau.

- Ils causent de gros dégâts aux cultures situées près de l'eau.

- Ils rongent les câbles électriques ou les canalisations plastiques qui longent certains cours d'eau.

- il est vecteur de la leptospirose.

- Sa présence dans certains milieux sensibles modifie les écosystèmes en place et perturbe la vie de d'autres espèces endémiques à ces milieux.

Comment détecter sa présence ?

- La présence de terriers

- les remontées très marquées sur les berges où on voit généralement bien les traces de griffes

- L'eau toujours boueuse dans les petits cours d'eau, les fossés ou les petits plans d'eau

- La présence de coulées en bordure de l'eau dans la végétation

- La bande de culture mangée près de l'eau

- Ses empreintes 

- Ses crottes verdâtres sur les berges ou dans l'eau

Belle coulée bien marquée traversant la digue d'un lac.

Belle coulée bien marquée traversant la digue d'un lac.

Ses points forts et ses points faibles :

Le ragondin a une très mauvaise vue, une ouïe correcte et un bon odorat. Il est capable de tenir de longues minutes sous l'eau ce qui peut lui permettre de s'échapper  sans être vu ou de se faire oublier. Chassé régulièrement il apprend vite et devient malin.

Quand le chasser ?

Le ragondin est une des seules espèces chassable à tir toute l'année sur le territoire français. Il peut se rencontrer toute la journée s'il est peu chassé mais devient vite nocturne et crépusculaire si le dérangement du secteur l'y contraint. Les horaires les plus propices pour le rencontrer sont le lever du jour et la tombée de la nuit. Il est assez fidèle à ses horaires de sortie et une observation du territoire peut permettre de savoir quand le chasser. Il craint le froid sa queue et ses pattes peuvent d'ailleurs geler et se nécroser, entraînant la perte de doigts ou d'une partie de la queue. Les jours de gelées, il sort souvent au premier rayon du soleil pour se réchauffer. Par temps de neige, si cette dernière reste plusieurs jours, il finit par sortir à n'importe quelle heure pour tenter de trouver de quoi manger et s'affaiblit assez vite, il est alors un gibier assez facile, les jeunes ne survivent généralement pas à de telles conditions.

Beau tableau de chasse réalisé par temps de neige.

Beau tableau de chasse réalisé par temps de neige.

Lors des crues, ses terriers se retrouvant inondés, il se réfugie dans la végétation du bord des berges et ses cachettes sont limitées, c'est une bonne période pour le chasser. Au printemps, il sort beaucoup pour refaire des réserves après l'hiver, la faible hauteur de la végétation permet de le voir au gagnage d'assez loin et de l'approcher assez près sans être repéré.

Comment le chasser ?

La chasse du ragondin à l'arc est une chasse passionnante, c'est un animal qui, chassé régulièrement, apprend vite à se défendre et peut devenir assez rusé. C'est une bonne école pour apprendre à chasser à l'approche, c'est sur cette espèce que j'ai fait mes armes avant de parvenir à flécher du grand gibier. Sa vue est médiocre mais il a un très bon odorat et le voir lever le nez est souvent signe de fuite imminente.

Ragondin inquiet, tête relevée et observant les alentours.

Ragondin inquiet, tête relevée et observant les alentours.

J'ai remarqué qu'il se fit souvent à meilleure vue que la sienne, il fuit sans se poser de question si les canards ou les cormorans s'envolent ou que la poule d'eau s'enfuit, il rejoint alors rapidement un abri ou son terrier. J'ai aussi vu des ragondins fuir alors qu'un brocard aboyait.

La présence des canards est sécurisante pour les ragondins.

La présence des canards est sécurisante pour les ragondins.

Si un ragondin fuit au milieu d'une bande, ses congénères fuient souvent sans se poser de question et il faut bien surveiller tous les individus lors d'une approche.

Il est capable de tenir de longues minutes sous l'eau et s'en sert parfois pour se faire oublier ou pour parcourir de longues distances en apnée.

Parfois assez rusé, il s'arrêtera de brouter mais restera le nez dans l'herbe, immobile, en observation et un seul mouvement le mettra en fuite, il peut aussi rester immobile dans un lieu sécurisant comme un roncier, des branchages... et jouera alors la carte du mimétisme pour passer inaperçu. Sur les plans d'eau, il se réfugiera souvent au milieu de ces derniers pour observer sans bouger, en surface, les alentours, hors de portée de tir.

Ragondins immobiles observant les alentours.

Ragondins immobiles observant les alentours.

Mais en apprenant à analyser ses ruses on peut parfois réussir à le prendre à son propre jeu :

Il est souvent payant d'attendre à l'entrée d'un terrier où un ragondin vient de rentrer, à bon vent et sans bouger, car il ressortira parfois plus ou moins vite, curieux, pour identifier son assaillant ou pour fuir l'assaut d'un autre ragondin occupant le terrier qu'il ne voudra pas partager. Dans ce dernier cas, cette sortie sera souvent précédée d'une bagarre très sonore et d'une agitation de l'eau à l'entrée du terrier. Les jeunes ragondins ressortent plus souvent que les adultes.

Ragondins fléchés à l'affût devant un terrier ou je les avais vu rentrer.

Ragondins fléchés à l'affût devant un terrier ou je les avais vu rentrer.

Les mères, très protectrices, se font souvent flécher en venant défendre un petit blessé.

Un ragondin qui plonge sous des racines, des branches, des joncs ou qui se cache sous l'eau va ressortir plus ou moins rapidement pour prendre sa respiration et il est souvent payant d'être patient.

Quand on commence à bien connaître son territoire et les habitudes des ragondins, on arrive souvent à les flécher en courant se poster au dessus de leur terrier au moment où ils plongent pour se déplacer sous l'eau.

Quand un ragondin s'est suffisamment éloigné de son terrier, sur la terre ferme, il faut essayé de se placer entre lui et son abri ou sur sa coulée car il tentera très souvent de fuir vers son terrier et reviendra vers le chasseur ainsi positionné, il marquera alors très souvent un temps d'arrêt en apercevant le chasseur ou en le sentant.

Pour réussir à flécher plusieurs ragondins au milieu d'un groupe, il faut placer son tir de façon à immobiliser le premier ragondin sur place, si possible le plus gros auquel les autres se fient généralement, avec une flèche de tête par exemple.

Femelle ragondin immobilisée d'une flèche de tête qui a également tuée sur le coup un de ses petits.

Femelle ragondin immobilisée d'une flèche de tête qui a également tuée sur le coup un de ses petits.

Les autres ragondins ne voyant personne fuir mettront un moment à comprendre ce qui vient de se passer, vous laissant parfois le temps d'en tirer un ou plusieurs autres. Cette technique marche très bien dans un groupe composée d'une femelle et de ces jeunes où il faudra tirer en priorité la femelle. Les jeunes, ne la voyant pas fuir, hésiteront à s'éloigner. J'ai ainsi pu flécher une famille de 5 ragondins partie manger, à 50 mètres de son terrier, des restes de maïs dans un champ moissonné, sans qu'un seul ne m'échappe.

Les autres petits restés autour de leur mère ont pu ensuite être fléchés.

Les autres petits restés autour de leur mère ont pu ensuite être fléchés.

  • L'APPROCHE :

Il est assez facile, avec un peu d'entraînement, d'approcher le ragondin lorsqu'il est au gagnage, même en plein découvert, il faut juste respecter quelques règles :

- Approcher à bon vent

- Approcher très lentement

- N'avancer que lorsque le ragondin mange tête baissée (si les moustaches ne bougent plus il faut rester immobile et attendre qu'il se remette à brouter pour avancer)

- Rester immobile à chaque fois que le ragondin relève la tête, s'arrête de manger, se déplace ou se tourne face à vous.

    - Profiter des moments où le ragondin vous tourne le dos pour avancer plus vite car il ne peut alors pas vous voir.

    - Le soleil rasant diminue encore la vue du ragondin qui, ébloui, ne vous verra pas avancer.

      - Si un ragondin se détache du groupe pour revenir à l'eau mais que ses congénères n'ont pas bougé, attendre immobile un moment qu'il rejoigne calmement son terrier ou se ravise et se remette à manger, cela évitera de faire fuir toute la bande si ce ragondin devient trop inquiet et se met à courir.

      - Si le ragondin est sur l'eau, il est plus difficile à approcher car généralement sur l’œil et sa vue est plus souvent dégagée. Il faut alors identifier sa direction de fuite et tenter de la recouper. Il est parfois possible d'avancer à couvert du relief ou de la végétation, en faisant une boucle plus ou moins grande pour aller recouper l'animal sur la zone estimée d'arrivée. Si le ragondin plonge, il faut en profiter pour avancer rapidement et le devancer avant de s'immobiliser, si possible caché, pour attendre qu'il remonte. Cette manœuvre sera répétée suffisamment de fois pour que l'animal se trouve à portée de tir. Attention, sous l'eau le ragondin entend très bien le son de vos pas. S'il est proche de la berge, les pas devront être délicats pour ne pas le mettre en fuite.

      - Manqué de peu ou blessé le ragondin adopte parfois une posture menaçante plus ou moins longue en faisant le dos rond, se retournant face à vous ou de ¾ face et se perchant le plus haut possible sur ses pattes tendues, il faut alors en profiter pour le doubler. Cette posture peut aussi être adoptée si le ragondin se retrouve acculé et peut alors laisser le temps à l'archer de le flécher mais attention, cette posture est suivie soit d'une fuite, soit d'une attaque. Dans ce cas, un bon coup de pied dans le museau du ragondin chargeant le stoppera net dans son attaque en le tuant généralement sur le coup.

      Vieux mâle fléché à l'approche au bord d'un ruisseau.

      Vieux mâle fléché à l'approche au bord d'un ruisseau.

      • L'AFFUT :

      Le ragondin ayant des heures de sortie souvent identiques chaque jour s'il n'est pas dérangé, il peut se chasser à l'affût après avoir observé ses habitudes.

      Le mieux est de se poster sur une zone de gagnage, une zone de passage ou près des terriers dans ce dernier cas une flèche immobilisant l'animal immédiatement est une nécessité si on ne veut pas le voir disparaître dans son terrier pour y mourir.

      Flèche de cou immobilisante à l'entrée d'un terrier.

      Flèche de cou immobilisante à l'entrée d'un terrier.

      • LA CHASSE EN CANOE :

      On peut aussi le chasser à l'aide d'un canoë en suivant doucement les berges des cours d'eau ou des grands lacs mais le tir depuis une embarcation n'est pas toujours simple car non stable. De plus, les rebords de l’embarcation ne permettent pas toujours un tir assis, il faut donc souvent se positionner à genoux, voir se lever pour tirer sans faire chavirer le canoë. L'idéal est de chasser à 2, un qui pagaye et un qui tire car manœuvrer tout en chassant est compliqué. L'avantage du canoë et que les ragondins sont, au moins les premières fois, peu habitués à une attaque venant de l'eau et ne se méfient pas toujours de cette masse qui vient sur eux, il peuvent parfois même venir droit vers vous par curiosité.

      Chasse en canoë sur un lac.

      Chasse en canoë sur un lac.

      APPELER LE RAGONDIN :

      Je ne pense pas qu'il existe d'appeau pour le ragondin mais il est possible de l'attirer en imitant son cri et plus particulièrement en imitant le cri d'un petit ragondin. Un cri plaintif de petit ragondin peut faire sortir une femelle suitée de son terrier, éveiller la curiosité de ragondins de tous âges ou faire venir un gros mâle à la recherche d'une partenaire car une femelle ragondin peut s'accoupler à nouveau dès la naissance de ses petits.

      Ragondin venant sur l'imitation des cris de petit ragondin.

      Il faut être prêt à armer son arc dès les premiers cris car parfois un ragondin peut arriver rapidement et pas forcément d'où on l'attend. Avec cette technique, je n'ai jamais vu de ragondin venir par la terre ferme, ils sont toujours arrivés à la nage parfois après s'être mis à l'eau un peu plus loin. On peut aussi agiter bruyamment l'eau à l'aide d'une branche, d'une flèche ou même de la main pour attirer les ragondins. 

      Agiter la surface de l'eau bryamment peut attirer les ragondins.

      Agiter la surface de l'eau bryamment peut attirer les ragondins.

      On, peut aussi cumuler l'agitation de l'eau avec une imitation de cris plaintifs de petit ragondin pour une plus grande efficacité, le plus dur est de rattraper vite son arc pour flécher un ragondin qui arrive sans le faire fuir. Le mieux est, pour cette technique, de chasser en binôme, un chasseur appelle et l'autre tire.

      • LA CHASSE COLLECTIVE :

      La chasse en petit groupe peut être très efficace, autour d'un plan d'eau où l'on connaît l'emplacement des terriers où des coulées de fuite, on peut alors poster plusieurs archers, sur des points stratégiques, qui intercepteront les ragondins tentant de fuir devant un ou 2 archers en mouvement autour du plan d'eau. Ma stratégie pour la réussite d'une belle chasse collective est de réaliser une ou plusieurs sorties en solitaire autour du plan d'eau et de chasser tout en observant le comportement des ragondins, l'emplacement des terriers (surtout les plus fréquentés) sur le plan d'eau et le ruisseau d'alimentation, les coulées éventuelles qui leur permettent de passer par dessus une digue pour rejoindre un terrier dans le ruisseau alimenté par le déversoir, les cachettes éventuelles (busages, tas de branches, arbustes semi-immergés, bans d'algues, creux sous les racines....). Les ragondins ayant pris l'habitude d'être chassés par une seule personne prendront des automatismes de fuite ou de ruses et ces habitudes connues leur seront fatales le jour de la chasse collective. L'essentiel est de bien poster les participants et de faire le tour du plan d'eau en ne négligeant aucune cachette possible. Les postes les plus courants sont les zones de terriers, l'arrivée du ruisseau d'alimentation et la digue du lac près des coulées qui la traversent surtout si un ruisseau ou un autre plan d'eau se trouve en contrebas.

      Une chasse collective réussie.

      Une chasse collective réussie.

      • LE TIR :

      Assez résistant pour sa taille, il est nécessaire de bien placer sa flèche pour le tuer rapidement, un flèche de tête (zone du cerveau), de cou (touchant la colonne vertébrale) ou traversant les 2 épaules le laissera très souvent sur place. Une flèche placée dans la zone vitale (cœur, foie, poumons) sera normalement synonyme d'une mort rapide.

      Anatomie du ragondin

      Anatomie du ragondin

      Il existe une idée très répandue chez les chasseurs affirmant que le ragondin est hémophile, cette affirmation est totalement erronée car j'ai plusieurs fois fléché des ragondins gravement blessés un ou plusieurs jours avant et cette blessure ne les avait pas tué.

      Blessure par flèche n'ayant pas provoquée la mort de ce ragondin prélevé plusieurs jours après d'une seconde flèche mieux placée.

      Blessure par flèche n'ayant pas provoquée la mort de ce ragondin prélevé plusieurs jours après d'une seconde flèche mieux placée.

      Quand on place sa flèche, il faut tenir compte de l'éloignement par rapport au terrier car un ragondin qui y rentre blessé mortellement en ressort rarement et est souvent perdu s'il est impossible de creuser.

      Ragondin perdu au terrier.

      Ragondin perdu au terrier.

      Un ragondin touché trop en arrière reviendra parfois mourir devant son terrier s'il n'est pas dérangé, il vaut mieux s'éclipser doucement et revenir un peu plus tard examiner l'entrée du terrier.

      Ragondin revenu mourir à l'entrée du terrier.

      Ragondin revenu mourir à l'entrée du terrier.

      Attention, blessé ou acculé, le ragondin peut se retourner vivement vers son assaillant, charger et mordre, infligeant alors d'importantes blessures.

      La particularité du ragondin est que c'est un gibier amphibie et qu'on est souvent amené à le tirer sur l'eau. Ce tir implique quelques précautions et connaissances. Quand le ragondin nage, sa zone vitale se trouve sous l'eau et il faut l'imaginer pour se forcer à tirer en dessous de la partie émergée (c'est à dire dans l'eau un peu avant le ragondin) ou à tirer la tête qui elle dépasse plus de l'eau. Un tir de la partie émergée se traduit soit par une atteinte de la colonne vertébrale qui handicape lourdement le ragondin qui doit alors être alors rapidement doublé car il peut encore parfois nager avec ses pattes avant et vous échapper ou par un ricochet sur le dos de l'animal avec parfois une atteinte musculaire qui n'empêchera pas le rongeur de s'enfuir.

      Lorsqu'il nage sa zone vitale se trouve sous l'eau.

      Lorsqu'il nage sa zone vitale se trouve sous l'eau.

      Attention, un tir sur l'eau peut être dangereux car il existe un fort risque de ricochet. Plus le tir est lointain et donc plus il est à l'horizontale, plus ce risque est important. Certaines lames ricochent tout de même plus que d'autres, privilégiez des lames commençant par un trocart qui ricochent moins que des lames dont les tranchants démarrent dès la pointe et des tirs le plus proches possible de la verticale de la surface de l'eau.

      Lame avec trocart en haut, lame sans trocart en bas (ricoche facilement)

      Lame avec trocart en haut, lame sans trocart en bas (ricoche facilement)

      Blessé dans l'eau, le ragondin refait généralement vite surface et si sa blessure est grave, il tente souvent de sortir de l'eau ou nage en rond et tendant sa tête hors de l'eau pour chercher son oxygène. Mort dans l'eau, le ragondin flotte en général (sauf cas rares où le ragondin se remplit les poumons d'eau avant de mourir), il est alors facilement récupérable avec une canne à pêche ou une gaffe.

      Mort, le ragondin flotte dans la majorité des cas.

      Mort, le ragondin flotte dans la majorité des cas.

      S'il coule, il remontera plus ou moins vite suivant la température de l'eau, la fermentation des matières végétales dans son estomac créera du gaz qui le ramènera à la surface.

      Le tir sous l'eau est assez difficile, comme pour la pêche à l'arc, il vous faudra estimer la profondeur à laquelle se trouve le ragondin car l'image de ce dernier à la surface de l'eau est trompeuse (diffraction des rayons lumineux par la surface de l'eau). Il faudra en général viser plus bas que cette image (plus vers vos pieds) pour espérer le toucher sauf si vous surplomber le ragondin, dans ce dernier cas, la visée n'a pas besoin d'être corrigée.

      • DELOGER UN RAGONDIN AU TERRIER :

      Le dernier recours du ragondin pour vous échapper est de rentrer au terrier. S'il refuse d'en ressortir, il y a 2 moyens pour tenter de l'en déloger. Si le terrier est assez récent, il est souvent peu profond et s'il a été creusé en ligne droite, il est possible de déloger le ragondin à l'aide d'une longue branche introduite et agitée dans le terrier. Attention de ne pas rentrer la main dans le terrier en agitant la branche pour éviter de vous faire mordre par le ragondin qui n'appréciera généralement la manœuvre. Il vaut mieux être à plusieurs lors d'une telle tentative pour qu'un archer ait le temps de flécher le fuyard.

      Ragondin dans un terrier peu profond.

      Ragondin dans un terrier peu profond.

      L'autre technique que j'utilise pour déloger les ragondins blessés où morts au terrier, est le déterrage. Je commence par sonder l'entrée du terrier pour identifier sa direction puis creuse un trou à un ou 2 mètres de l'entrée pour atteindre la galerie et en profiter pour boucher l'entrée du terrier. Je sonde ensuite à nouveau la galerie par cette ouverture et creuse ainsi plusieurs trous pas trop espacés pour éviter de manquer une bifurcation de terrier qui peut se diviser en plusieurs galeries. Il faut à chaque fois colmater la galerie côté entrée, pour éviter que le ragondin ne reparte vers l'entrée, après l'avoir sondé pour vérifier que le ragondin n'a pas fait marche arrière. En suivant ainsi les différentes galeries vous atteindrez le bout de celle où se trouve votre ragondin et pourrez l'achever ou le récupérer s'il est déjà mort. Attention, on ne peut pas creuser n'importe où, il vaut mieux demander l'autorisation du propriétaire avant de s'exécuter, de plus si la hauteur de terre est trop importante au dessus du terrier cette manœuvre sera très fastidieuse.

      Ragondin retrouvé mort après un déterrage.

      Ragondin retrouvé mort après un déterrage.

      Les trous creusés devront ensuite être rebouchés et une fois qu'on commence à creuser il faut aller jusqu'au bout car il n'est pas concevable d'enterrer vivant un ragondin. Si vous tombez sur un bout de terrier inondé, il est payant d'attendre sans bouger plusieurs minutes avant de tenter autre chose car le ou les ragondins acculés peuvent s'être réfugiés sous l'eau et mettre quelques minutes à remonter. J'ai ainsi fléché 3 gros ragondins de 5 à 6 kilos : « Pensant que le ragondin m'avait échappé en tombant sur une zone d'eau au bout du terrier, je suis parti me laver les mains dans le lac quand un bruit me fait me retourner sur la dernière ouverture creusée, j'ai alors aperçu un gros ragondin entrain de remonter, dès qu'il m'a vu, il a replongé dans le terrier. Je me suis alors posté un moment au dessus de l'eau, la voyant bouger, j'ai armé mon arc et fléché le ragondin dès que sa tête est sortie de l'eau. Alors que je le sortais du terrier une seconde tête a fait surface pour replonger immédiatement, j'ai donc repris mon poste et fléché de la même façon un second gros ragondin puis un 3ième »

      • LE MATERIEL

      - Un arc de puissance moyenne (45 à 50 livres) peut suffire.

      - Des flèches de chasse équipées de lames, certains archers utilisent des blunts mais il faut alors viser impérativement les zones immobilisantes (tête, colonne vertébrale) pour espérer récupérer son animal. Son corps mou a tendance à stopper les blunts de gros diamètres sans qu'elle ne pénètre même avec une forte puissance et surtout s'il est dans l'eau. Personnellement, j'utilise des tri-lames à gros diamètre de coupe ayant déjà servi pour le grand gibier sans les réaffûter. Je n'utilise pas de rondelle Ader ou d'autres systèmes permettant de stopper la flèche en travers de l'animal car très souvent le ragondin détruira alors votre flèche, en se retournant pour la mordre ou en la cassant en entrant au terrier, ou l'emportera dans le terrier s'il n'est pas bien touché. Une flèche traversante a au moins l'avantage de pouvoir être récupérée plus souvent si elle ne se fiche pas sous la surface de l'eau.

      - Une petite pelle pour pouvoir creuser et retrouver un ragondin blessé si nécessaire.

      - Une machette pour se frayer un passage dans la végétation épaisse type ronces par exemple.

      - Un petit lancer équipé d'un bulle d'eau suivi d'un bas de ligne auquel ont peut accrocher soit un gros hameçon triple (système efficace pour ramener les ragondins mais peu efficace pour les flèches), soit un bout de branche fourchue et flottante attaché de façon a former un grappin,

      Grappin improvisé pour ramener les ragondins et les flèches à l'aide d'un lancer.

      Grappin improvisé pour ramener les ragondins et les flèches à l'aide d'un lancer.

      soit un système bricolé. Mon Ami Christophe nous a bricolé des sortes de grappins flottant avec un bout de manche à ballai passé au tour à bois et dans lequel il a inséré des baguettes de fibre de verre. Ce grappins est très efficace pour ramener les ragondins par une patte arrière ou par la fourrure ou pour ramener nos flèches.

      Montage pour récupérer les flèches et les ragondins, inventé par mon ami Christophe.

      Montage pour récupérer les flèches et les ragondins, inventé par mon ami Christophe.

       

        - Une gaffe, l'idéal est une gaffe télescopique pouvant servir à extraire un ragondin mort au terrier quand le déterrage est impossible.

        - Un petit sac à dos pour emporter votre matériel.

        - La tenue de camouflage peut être moins soignée que pour d'autres gibiers car la vue du ragondin est médiocre. Il distingue surtout le mouvement et les odeurs, il est même parfois payant, dans des zones où il est habitué à ne pas être chasser, de s'habiller comme tout le monde. Pour cette espèce, je n'utilise ni cagoule, ni gants et le chasse parfois en manches courtes même pour des chasses à l'approche qui se terminent à quelques mètres de l'animal.

        Mon matériel.

        Mon matériel.

        Alex

        Article paru dans CHARC N°49

        Article paru dans CHARC N°49

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        Alex Alex.bowhunter

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        • : Le blog de Alex.bowhunter
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        • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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        AVERTISSEMENT A MES LECTEURS

        Bonjour,

        Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

        Bonne visite, Alex

        Réponses à mes détracteurs :

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         MATERIEL :

         

         

        GRANDS GIBIERS HORS FRANCE METROPOLITAINE

        ARGENTINE

         

        Buffle murrah
        Guanaco
        ESPAGNE
        Bouquetin espagnol de Beceite
        Chèvre de Majorque hybridée
        Chèvre sauvage
        Mouflon à manchette

        GUYANE

         

        Pécari à collier
        Capibara
        Caïman rouge
        Caïmans gris

         

        Québec

         

        Ours noir

         

        Ile Maurice

         

        Cerf rusa
        Cochon marron

         

        GRAND CHELEM FRANCAIS

        Cerf élaphe
        Chevreuil
        Mouflon
        Chamois
        Isard
        Sanglier
        Blaireau
        Renard

         

        Répartition des prélèvements grands gibiers

        AUTRES PRELEVEMENTS :

        Répartition des prélèvements petits gibiers
        Ragondin albinos
        Ragondin
        Rat musqué

        Lièvre
        Lapin de garenne
        Martre
        Putois
        Vison d'Amérique
        Faisan commun
        Canard colvert
        Foulque macroule
        Bécasse

         

        Guyane

         

        Iguane vert
        Tourterelle rouviolette
        Hocco alector

         

        Singe hurleur
        Aymara

         

        Argentine

         

        Lièvre
        Renard gris
        Tinamou élégant

         

        Québec

         

        Tétras du Canada
        Gélinotte huppée
        Bernache du Canada