Ce matin, de retour d'une sortie renard sur Labéjan qui n'a rien donné, j'aperçois, de ma voiture, 3 ragondins au gagnage au bord d'un ruisseau sur Durban. Je me gare un peu plus loin puis revient par la route pour descendre la talus du fossé et rejoindre le bord du ruisseau que je commence à longer tranquillement. Les ragondins broutent toujours, il s'agit en fait d'une femelle et de ses 3 petits qui mangent en bordure de la bande enherbée dans le chaume de blé. Peu méfiants, ils relèvent peu la tête et je gagne facilement du terrain, pressant parfois un peu le pas dès que la mère me tourne le dos. J'arrive ainsi à 6 ou 7 mètres de la femelle qui se positionne plein travers. Je stoppe, commence à armer, elle relève la tête, je me fige, elle se remet à brouter, je termine d'armer doucement mon arc et prends la visée. Je décoche, traversée au défaut de l'épaule elle peine à partir et se traîne un peu pour rejoindre le ruisseau où je la perds de vue dans la végétation dense et arbustive qui borde le cours d'eau. Les petits ont disparu en un éclair, la femelle tombe lourdement à l'eau et se débat un court instant avant le retour du calme. Je réencoche et me décale un peu plus en aval pour rejoindre une trouée me permettant de voir le ruisseau, j’espère voir dériver ma prise mais c'est un des petits qui se présente, sortant de sous la berge opposée mais il se débine vite sous le couvert de la végétation. J'attends un moment, un autre jeune vient vers moi, j'arme, vise et le tire juste sous moi au milieu du ruisseau. Touché entre les épaules, il plonge, remonte vite dans un gros nuage de sang, se débat et s'immobilise. Je le récupère un peu plus en aval en descendant le talus du ruisseau et le pose sur la berge avant d'aller contrôler mon premier tir. Ma flèche couverte de sang et fichée au sol et je la remets au carquois. Une belle piste de sang donne la trajectoire de fuite du ragondin, les limaces réveillées par la rosée sont déjà arrivées sur le sang.
La végétation est trop dense pour voir correctement le ruisseau, je pars donc vers la trouée où j'ai tiré mon second ragondin et descends dans l'eau peu profonde. Je récupère ma flèche fichée au fond de l'eau puis commence à remonter le cours d'eau. Un petit ragondin surgit de sous la berge juste à ma droite, j'encoche une flèche et arme rapidement mais impossible de trouver une fenêtre de tir dans la végétation. Il finit par disparaître dans un terrier, je remonte doucement le ruisseau sur environ 15 mètres avant d'être arrêté par les ronces. Je sonde les terriers sans succès et cherche un moment avant de ressortir de l'eau pour suivre le sang. Je rentre difficilement dans la végétation et arrive à l'eau pour m'apercevoir que mon ragondin est à moitié rentré sous la berge opposée, seul son arrière train et sa queue dépassent. Je le saisis et le sors de l'eau avant de remonter sur la berge. Après une petite photo souvenir,
je décide d'aller faire un tour au bord du Gers à 5 minute de chez moi entre Auterrive et Boucagnères. Je me gare au départ d'un sentier de balade qui longe le cours d'eau jusqu'en face le village de Boucagnères et prends ce sentier pour tenter de trouver quelques ragondins. Je tombe vite sur une zone d'eau agitée et me prépare à armer mais il s'agit d'un gros canard blanc qui aussi surpris que moi ne sais pas comment réagir, il biaise doucement contre la berge opposée et se cale pour me regarder poursuivre mon chemin. Un peu plus loin un mur de pierres qui barre la rivière pour alimenter le canal qui part de la berge opposée pour alimenter un moulin dans le village. En amont de cette chute d'eau, le courant est plus calme et plus propice aux ragondins. Je ne tarde pas à voir le premier sous des branches basses contre la berge opposée. Je me cale et tente de l'attirer en imitant des cris de petit ragondin en détresse. La réaction est immédiate, le ragondin vient vers moi mais reste près des branches basses. Il vient à environ 10 mètres, à découvert et hésite avant de se recaler sous les branchages, la distance est bonne, le ragondin suffisamment dégagé mais je préfère ne pas tirer car ma flèche sera difficilement récupérable. Je quitte donc les lieux tranquillement sous les yeux du ragondin qui ne bouge même pas. Les ragondins suivants sont contre la berge opposée et je préfère garder mes flèches pour de meilleures occasions.
Un peu plus loin, l'agitation de l'eau trahit la présence d'un groupe de jeunes ragondins. Je laisse venir l'un d'eux contre la berge de mon côté, masqué par un arbre puis m'avance doucement vers lui. L'eau bouge sous à berge juste en dessous de moi, je me prépare. Le ragondin s'élance sur l'eau, je vise rapidement et décoche, ma flèche le frappe à la tête dans un gros crac mais il plonge et ne remonte pas. J'attrape vite mon lancer pour récupérer ma flèche qui dérive vite. Je dois partir beaucoup plus en aval pour trouver une zone assez dégagée pour attraper ma flèche. Je la laisse venir doucement, pendant ce temps j'entends un ragondin se débattre dans l'eau sans le voir puis aperçois un autre petit ragondin venir vers moi. Je récupère ma flèche et laisse le ragondin se caler sur la berge opposée puis range mon lancer dans mon sac à dos et reprends ma chasse. Plus loin, je tombe sur un énorme ragondin endormi en boule sur la berge opposée, la tête cachée par son flanc en plein milieu d'une percée du soleil. Je sais qu'un gros arbre est en travers du Gers un peu plus loin et me permettra de traverser. J'arme, vise le ragondin à une dizaines de mètres et décoche mais je passe au ras au-dessus et le réveille. Il plonge et se réfugie dans un terrier sous mes pieds.
Je pars donc rejoindre le gros peuplier tombé par-dessus la rivière, je pose mon arc au bout de l'arbre et traverse doucement en équilibre tout en slalomant entre les branchages alors qu'un gros plouf retentit. Un gros ragondin s'éloigne doucement. Dans un tas de bois mort posé sur l'arbre par une crue, je tombe sur un amas de crottes de genette, elle doit emprunter cet arbre pour traverser elle aussi. La végétation épaisse et épineuse de la berge opposée me contraint à sortir sur le champ pour revenir plus loin vers ma flèche au travers des ronces. Ma flèche récupérée, je constate que ma lame s'est en fait légèrement tordue lors de mon premier tir ce matin, je comprends mieux ce raté juste au-dessus. Je fais demi-tour et récupère mon arc avant de prendre le chemin du retour. L'eau bouge toujours devant le terrier où le ragondin manqué s'est réfugié, je tente d'appeler un peu mais il ne veut pas sortir. Je continue. Un peu plus loin, j'aperçois plusieurs ragondins sous la végétation, sur un petit replat de la berge opposée. C'est une grosse femelle et ses jeunes. J'hésite un peu puis décide d'en tirer un. Je vise le plus gros et décoche touché de 3/4 face avec une entrée dans le cou, le ragondin se contracte puis pousse sur ses pattes arrière, se dégage de la flèche et tombe à l'eau où il perd beaucoup de sang et se débat à peine puis s'immobilise et commence à dériver. Je réencoche vite ma flèche à lame tordue ne voulant pas abîmer mes lames neuves pour le renard. Je compense en visant plus bas et décoche, clouant le ragondin à la berge. Il se débat un peu sans parvenir à se dégager puis s'immobilise.
Je pose mon arc et attrape vite mon lancer, je parviens à accrocher au passage mon ragondin dérivant et le ramène vers le bord avant de m'accrocher à une branche pour me pencher et l'attraper mais la branche sèche casse et je tombe lourdement à l'eau avec ma canne à la main. Je me retrouve immédiatement sous l'eau à environ 1 mètre sous la surface. Je me débats rapidement pour refaire surface et me raccrocher à la berge. Je jette mon lancer en haut du talus avant d'essayer de remonter la berge mais je glisse sur le talus vertical de 2 mètres de haut et retombe à l'eau lourdement. Je refais vite surface, me hisse hors de l'eau et me rends compte que mon portable a pris l'eau et s'allume et s'éteint tout seul sans arrêt. Je le pose sur la berge avec mon appareil photo qui lui est heureusement étanche et cours avec mon lancer et ma gaffe pour rattraper mon ragondin qui a dérivé. Je réussi à le récupérer un peu plus loin et à le mettre au sec. Etant déjà mouillé, je décide d'aller chercher mes flèches et mon second ragondin à la nage. Je me remets donc à l'eau à l'endroit où je suis tombé et traverse le Gers à la nage mais en arrivant contre la berge d'en face, une violente douleur se fait sentir sur la gauche de mes côtes. Je viens de percuter une souche pourrie dont seules des pointes très dures subsistent. L'une d'elle m’a bien arraché la peau sur 4 cm de long et 2 de large en glissant sur mes côtes. Je peine un peu à remonter le talus très raide de la berge opposée et pars chercher mes flèches et ma prise. Le petit ragondin est toujours vivant et je l'achève d'un coup sec puis le lance sur la berge opposée avant de me remettre à l'eau pour retraverser à la nage. Après avoir rassemblé mes affaires et pris une petite photo souvenir humide, peinant à sécher la vitre de l'objectif de mon appareil photo,
je retourne à la voiture pour une dernière photo de groupe avant de rentrer pour une bonne douche, soigner ma plaie et tenter de sécher mon portable.
Alex