Ce soir en sortant du boulot, je décide d'aller faire un tour rapide au sanglier. Avec le changement d'heure, la nuit tombe maintenant très vite mais me laisse encore environ 1 heure pour chasser. Arrivé sur place, je me change rapidement puis pars pour aller me poster près d’une mare partiellement asséchée où les sangliers viennent souvent se souiller. Je pars à travers bois et presse le pas sur le chemin forestier quand j'entends un pas monter par le penchant de droite. Je me fige, les bruits de pas tout proches s'arrêtent rapidement puis semblent faire demi-tour. Je viens très certainement de faire tourner un sanglier qui me montait droit dessus. Je tente de m'approcher doucement du bord du chemin, au travers de quelques genêts mais je ne peux qu'entendre l'animal se débiner en contrebas. Les feuilles mortes qui jonchent le sol m'interdisent toute approche et je préfère ne pas perdre plus de temps. Je reprends ma progression et presse le pas car il ne me reste pas beaucoup de temps pour chasser. Alors que j'attaque un virage du chemin, je fais démarrer un gros sanglier d'environ 80 kg sur ma droite. Il fouillait les feuilles mortes au milieu des arbres et je l'ai vu trop tard. Décidément, c'est une soirée à sanglier.
Cette fois, je finis d'arriver près de la mare asséchée. Je tente de m'approcher sans faire trop de bruit sur les derniers 200 mètres car la remise n'est pas loin. Je me poste contre un amas de ronces et de buissons et l'attente commence. La luminosité décroit rapidement quand des craquements retentissent dans le bois sur ma droite. Un animal se rapproche peu à peu, lentement. Je crains qu'il n'arrive trop tard car la nuit sera vite là mais je finis par l'apercevoir, il sort du taillis et se dirige droit vers moi. Je suis statufié et n'ose pas bouger. Petit à petit, il s'avance et finis pas s'arrêter face à moi à environ 10 mètres. Il hume l'air puis descend le talus de la mare et continu à s'avancer vers moi au travers de quelques touffes de végétation. Ses pattes, qui s'enfoncent par moment dans la boue, font en se relevant un bruit de succion. Il finit par se présenter plein travers à 6 mètres et, sa tête cachée par une touffe de végétation, il donne de grands coups de tête pour fouiller la boue. J'arme doucement, mon viseur se cale sur l'animal derrière l'épaule et je décoche.
Touché, le sanglier pousse un grand cri et s'effondre sur place. Il se débat dans la boue en couinant puis finit par se redresse et se traîner sur 5 ou 6 mètres pour retomber lourdement sur le côté sans arriver à se relever. Il tourne en rond au sol en essayant de se redresser. Je réencoche rapidement et me précipite vers lui pour l'achever. Arrivé à environ 3 mètres du sanglier, j'attends qu'il se présente ventre vers moi en tournant sur place pour lui placer ma flèche au niveau du cœur. Touché une seconde fois, il s'immobilise rapidement. Ma première flèche un peu trop haute s'est arrêtée dans la colonne vertébrale et je récupère le morceau qu'il a cassé en se traînant puis le morceau de ma seconde flèche qu'il a aussi cassé avant de mourir. Je le sors ensuite de la mare asséchée où il a perdu beaucoup de sang avant de l'attacher par le groin pour le tirer jusqu'à ma voiture.
C'est un joli petit ragot d'environ 60 ou 65 kg.
Alex