Ce soir, je décide d'aller me reposter au même endroit que la veille. Mon ami Patrick à qui j'ai raconté ma chasse a décidé de venir se poster lui aussi dans le secteur. En arrivant doucement près de mon poste, je l'aperçois, à environ 100 mètres, en train de me faire des signes mais je ne comprends pas ce qu'il veut me dire. Je finis d'arriver doucement à mon poste et vois que Patrick quitte le sien, je trouve ça bizarre mais reste à ma place et m'immobilise car la nuit arrivera vite. A peine Patrick parti, des sangliers se mettent à couiner dans le bois sur ma droite à environ 20 ou 30 mètres. La tension monte d'un cran et je me prépare en accrochant mon décocheur. Les sangliers tournent un petit moment sans sortir à découvert quand un peu plus loin devant moi, dans le bois une toux très sonore retentit. Certainement un autre sanglier, le silence revient un moment puis cette toux retentit à nouveaux. Je surveille les alentours alors que la luminosité baisse vite. Alors que je surveille le bois en directions des premiers couinements, je ne remarque pas tout de suite un gros sanglier qui vient vers moi mais alors qu'il se met à grogner en se dirigeant droit sur moi, mes yeux se braquent rapidement sur lui. Il arrive, comme son collègue de la veille, droit sur moi en empruntant le même chemin. Je me prépare à armer mais pour l'instant il vient de face. Il biaise un peu sur ma droite et se dirige droit sur le sang que mon sanglier a laissé la veille, il descend le talus de la mare en soufflant puis se met à renifler le sang. Il est toujours de face à environ 10 mètres et je m'attends à le voir s'enfuir mais il se tourne plein travers et s'avance un peu en suivant le talus pour s'immobiliser en face me moi. J'arme doucement, vise et décoche, la luminosité n'étant pas très bonne, il me semble que ma flèche est un peu en arrière mais sans en être sûr.
Le sanglier démarre en trombe, un bruit humide très sonore provient de sa plaie. Je le laisse disparaître un peu plus loin dans le bois. Rapidement le calme revient puis je pars chercher ma flèche mais impossible de la trouver, je ne vois pas non plus de sang près de la zone du tir. J'attends un peu avant de commencer ma rechercher et la nuit s'installe. Ne trouvant toujours pas la moindre goutte de sang au départ de ma recherche, je pars directement en direction du bois où est rentré le sanglier, 40 ou 50 mètres plus loin et commence à inspecter la lisière avec ma frontale quand je tombe sur des gouttes de sang.
Le sang remonte dans le bois et est assez facile à suivre. J'avance tranquillement en suivant les gouttes. Rapidement, la piste rentre dans les épines en suivant une grosse coulée et je progresse à 4 pattes sur les traces de mon sanglier. Environ 20 mètres après l'entrée dans le bois, je retrouve ma flèche, couverte de sang, posée au sol sur la coulée, lame vers moi, elle avait dû restée accrochée par l'empennage et la lame s'est accroché dans la végétation lors de la fuite, provoquant son extraction du sanglier. Je la récupère et la remets au carquois puis reprends ma recherche. Le sang monte toujours au plus raide et est plus ou moins abondant mais assez facile à suivre. Par moment, je commence à tomber sur des frottés très marqués.
Encore quelques mètres et la piste prend à gauche pour suivre, sur 10 mètres environ, une grosse coulée bien dégagée et monter un peu moins mais rapidement le sang repars vers le haut et rentre à nouveau dans le sale quand une forte odeur de sanglier emplit mes narines. Je balaye le secteur avec ma frontale et aperçois mon sanglier couché sur le flanc un peu plus haut dans une éclaircie au milieu des épines. Je me rapproche doucement et constate qu'il est bien mort. Ma flèche semble avoir traversé les poumons, plus en avant que mon impression de départ. Il a parcouru environ 100 mètres et malgré l'atteinte n'a pas cessé de monter. C'est un beau ragot d'environ 70 kg.
Je profite de quelques photos souvenir pour me poser un peu.
J'attache ensuite le groin de mon sanglier pour le sortir des épines et rentrer. En retrouvant Patrick dépité à la voiture, il m'annonce qu'il s'était posté à mon poste avant mon arrivé et l'avait quitté peu avant que j'arrive. C'est alors qu'un gros sanglier était venu se souiller quelques minutes, alors qu'il s'était éloigné vers son second poste. Il a alors tenté une approche mais le sanglier s'était éclipsé. C'est pour cela qu'il avait quitté son poste si tôt, pensant que la chasse était finie en voyant repartir ce gros sanglier vers les épines juste avant que j'arrive.
Alex