Ce soir, nous décidons avec ma compagne de partir faire quelques photos de chevreuils sur un petit territoire de chasse où je chassais le chevreuil en tir d'été il y a quelques années mais où j'ai dû laisser la place à Actéon (chasse touristique) faute de vouloir m'aligner sur les prix pratiqués par cette organisation qui rafle chaque année plus de bracelets en tir d'été ou d'hiver et empêche les chasseurs gersois n'ayant pas les moyens de s'aligner sur leurs tarifs prohibitifs de pouvoir chasser le chevreuil en tir d'été. Nous enfilons nos tenues camo et partons pour le lieu-dit de la Grangette à Pavie.
Je me gare au bord du chemin de la Salière après les dernières maisons puis nous rejoignons le chemin forestier qui descend vers un grand champ de blé en fond de combe. Ce soir, le vent souffle assez fort et serra idéal pour faire de l'approche. Nous débouchons donc au bord des céréales. Je jette un coup d'œil à la surface du champ mais aucune tête de chevreuil en vue. Nous prenons donc un passage de tracteur pour remonter en crête du champ. Nous avançons tranquillement, je suis en tête quand ma compagne, surprise par une grande couleuvre passant entre nous 2, pousse un cri derrière moi me faisant me retourner. Elle m'explique qu'elle vient de voir un serpent, un rapide coup d'œil dans le blé et je remarque un mouvement dans les céréales. Je m'élance à sa poursuite et la rattrape à environ 10 mètres et l'attrape par la queue.
Je la soulève du sol mais elle n'est pas contente et remonte vers moi pour tenter de me mordre passant pas loin de me mordre au visage. C'est la première fois que je vois une couleuvre arriver à se retourner de la sorte alors qu'elle est prise par la queue.
N'arrivant pas à lui saisir la tête, je décide de changer de technique et tout en la maintenant par la queue, je repose sa tête au sol pour lui permettre ainsi de serpenter.
Je lui bloque ensuite la tête sans appuyer avec mon pied puis la saisis derrière la tête.
Une fois la couleuvre maîtrisée, je reviens vers ma compagne.
La couleuvre n'est pas contente, elle ouvre la gueule pour mordre et excrété une substance très nauséabonde par son cloaque qui va me parfumer les mains pour un moment.
Après quelques photos,
je relâche ma prise dans le blé. Nous continuons vers un angle de bois un peu plus loin sur notre droite. De grands ronds d'avoine ponctuent le blé et j'explique à ma compagne que c'est souvent là que les chevreuils se couchent. Nous avançons jusqu'au bord du blé où je marque une pause pour observer l'autre parcelle de blé et la parcelle d'avoine en contrebas. Une grosse haie sépare les 2 cultures. Ma compagne pousse un cri de surprise dans mon dos et me fais sursauter, une chevrette vient de démarrer, juste à ses pieds, d'un petit rond d'avoine. Elle file à grands bons vers le bois tout proche. Avec le vent fort, je ne l'avais même pas entendu démarrer.
Nous prenons à droite en suivant le bois pour passer un passage entre la grosse haie qui sépare les cultures et le bois. Nous arrivons au bord de l'avoine qui descend vers un ru marquant le fond de combe. En face, remonte un champ de blé vers un petit bosquet où j'ai réussi à faire venir un brocard et une chevrette, au Butollo, à ma compagne qui a pu les prendre en photo lors de sa première sortie photo avec moi. Nous nous remémorons cette belle sortie hivernale.
Flash Back :
Alors que nous arrivons dans un petit bosquet, j'aperçois 2 chevreuils dans le champ travaillé devant nous. Ma compagne un peu en retrait ne peut pas les voir encore, je lui dis de se cacher et que je vais tenter de les appeler. Je lui ai prêté des habits de camouflage qui lui sont trop grands.
Je suis accroupis au pied d'un gros chêne et n'ai pas regardé avant de commencer à appeler où elle s'était caché et, dès les premiers appels, ils foncent sur nous. Une chevrette arrive en premier et rentre dans le bois.
Ma compagne debout contre un arbre n'en revient pas, les chevreuils ne la voient pas et avancent droit sur elle. La chevrette se plante juste à quelques mètres devant elle, suivie par le brocard alors qu'elle prend des photos sans oser bouger.
La chevrette reste immobile et fixe le paysage cherchant l'erreur, le brocard s'avance encore un peu puis se fige.
Notre odeur finira par nous trahir, faisant fuir ces 2 beaux animaux.
Je scrute le champ de blé qui couvre le penchant opposé quand j'aperçois du mouvement dans les céréales, une tache rousse descend vers le ru. Je montre ce chevreuil à ma compagne puis lui dis que nous allons tenter une approche. Nous descendons rapidement en suivant l'avoine jusqu'à environ 30 mètres du ru puis nous nous postons à genoux au bord de la culture. Le chevreuil a disparu, je le cherche un moment du regard quand je l'aperçois furtivement derrière quelques buissons et ronces qui poussent en haut du talus du ru. Je le montre à ma compagne alors que sa tête se dégage un peu plus. Il broute les feuillages, c'est un magnifique brocard aux pointes bien blanches. Il est à environ 70 mètres.
Il s'avance doucement vers nous derrière ce petit écran de végétation et je décide de tenter une approche, je m'avance à 4 pattes dans l'avoine sur environ 30 mètres tout en surveillant le brocard et me recale dans un passage de tracteur. Je n'ai pas été repéré mais quand je me retourne je constate que ma compagne ne m'a pas suivi. Je lui fais signe de me rejoindre mais elle a peur de se faire repérer et ne vient pas. Le brocard finit par sortir plus à découvert et à repérer un mouvement. Il regarde maintenant vers nous. Je me fige, baissé sous le niveau de l'avoine.
Il baisse par moment la tête mais la remonte aussitôt pour nous fixer à nouveau. Ce manège dure un moment puis le brocard se lèche le flanc opposé, c'est parfois une feinte pour regarder par-dessus son épaule et je ne bouge toujours pas.
La situation étant compliquée pour une approche plus en avant pour moi ou ma compagne, je décide de tenter quelque chose. Je commence à aboyer, le brocard réagit très vite à ma provocation et saute dans l'avoine. Comme je le voulais, il ne peut plus nous voir, je fais alors signe à ma compagne de se rapprocher rapidement. Cette fois elle vient vers moi contrariée et me demande pourquoi j'ai fait partir le chevreuil. Je lui réponds que je l'ai fait venir dans l'avoine pour ne pas qu'il la voit se rapprocher. Je reprends mes aboiements, ma compagne est derrière moi dans le passage de la seconde roue du tracteur. Je me redresse quand j'aperçois les bois du brocard qui avance parallèlement au ru pour passer à 7 ou 8 mètres sur ma droite. Je l'annonce à ma compagne et lui dit de se préparer en lui expliquant où il va sortir car elle est toujours baissée dans la culture. Je me baisse, ma compagne ne tarde pas à le voir arriver et se prépare à le prendre en photo. Il se plante plein travers à 8 mètres d'elle, dégageant son cou dans le passage de tracteur et la fixant en se léchant les naseaux.
Le brocard finit par faire demi-tour et s'éloigne dans l'avoine au petit trot. Nous voyons un moment sa tête dépasser puis il disparaît dans la culture.
Je tente de le faire revenir en aboyant un moment mais plus rien ne bouge. Nous décidons de remonter vers le bois et retournons sur la bordure du champ quand j'aperçois les bois du brocard qui revient vers nous au galop par le passage de tracteur. Il a fait une grande boucle pour nous prendre au vent et revient par le haut du champ. Il stoppe net en comprenant que quelque chose ne va pas puis repars à grands bons en sens inverse. Je reprends mes aboiements et le suis tranquillement. Il vient se planter à 40 mètres environ de moi. Je continue mes aboiement, il hésite, il regarde devant derrière, devant... s'avance un peu. Nous voyons ses bois bouger. J'insiste en aboyant puis tente de trouver une herbe pour imiter une chevrette en soufflant dessus entre mes pouces mais je n'arrive pas à trouver la bonne herbe et continue à aboyer.
Le brocard finit par reprendre sa progression et remonte doucement vers le haut de l'avoine. Je le suis en l'aboyant et m'arrête dès qu'il s'arrête mais il finit par démarrer et remonter à grands bons vers le bois.
Le pensant parti, nous remontons également vers le bois mais en arrivant au bord du bois, le brocard nous fait la surprise de surgir de la culture et de se planter sur la bande enherbée. Le temps de prendre la photo, il saute au bois où il nous aboie.
Je lui réponds un moment et il reste à 20 ou 30 mètres pendant plusieurs minutes avant de se décider à s'éloigner en protestant. Nous nous éloignons donc tranquillement de notre côté et partons faire le tour du territoire mais le vent n'est plus avec nous et nous ne verrons pas d'autres chevreuils. La luminosité décroissante ne permettant plus de prendre de belles photos, nous rentrons.
Alex