Ce soir, le temps est couvert, venté et il menace de pleuvoir, je décide de partir tôt pour la chasse mais en arrivant sur place le pluie se met à tomber et s'intensifie rapidement. Je me gare au départ du chemin de terre qui relie Justian à Roques. C'est un vrai déluge qui s'abat. J'attends un peu que la pluie se calme mais, à 19 heures, il pleut encore très fort et je décide d'aller tout de même chasser. Je sors donc de la voiture et me prépare rapidement. En me retournant, j'aperçois un chevreuil qui se débine dans un champ de maïs, sur la gauche du chemin derrière une haie épaisse qui borde un instant le chemin avant de biaiser vers la rivière plus à gauche.
Je décide de tenter l'approche en longeant la haie vers laquelle se dirige l'animal que je pers rapidement de vue dans une zone où le maïs est plus haut. J'avance vie en profitant du vent qui est face à moi et du bruit de la pluie. Je ralentis en arrivant près de l'endroit où je pense voir le chevreuil mais impossible de le trouver. Il a disparu.
Un passage traverse la haie. Je l'emprunte, finissant ainsi de me mouiller en passant les feuillages détrempés et débouche sur une petite parcelle de blé délimitée par la haie que je viens de traverser et une autre qui part du bord du chemin de terre et biaise doucement vers celle que je viens de passer. Je jette un coup d’œil sur la culture sans voir de chevreuil. Je continue à longer la haie par l'autre côté, le champ se resserre doucement. A environ 30 mètres la parcelle de blé est séparée d'un grand champ de blé par une sorte de fossé peu marqué. J’avance doucement quand un léger mouvement attire mon regard au niveau du fossé. Je me fige et observe, rapidement des bois puis le haut de la tête d'un petit brocard apparaissent. Il semble venir de la haie de droite et vient vers le bord de la haie que je longe. Je le perds de vue un instant, j'en profite pour avancer rapidement. Le déluge qui s'abat sur moi couvre le bruit de mon approche dans le blé. Le blé bouge à nouveau sur place, j'avance vite et arrive à environ 10 mètres du fossé, le brocard recommence à avancer. Il avance d'un pas lent, je le distingue au travers du blé. J'avance doucement de 3 mètres et arme mon arc. Je le suis dans mon viseur et aligne ma visée alors que le blé s'éclaircit. Il est juste la à 7 mètres, je décoche. Ma flèche le frappe avec un impact bien audible.
Il démarre en trombe et fonce dans la grande parcelle de blé de l'autre côté du fossé. Intérieurement, je fais le souhait de le voir tomber car avec cette pluie battante la recherche au sang va être compliquée. Le brocard s'arrête net à 12 mètres, regarde autour de lui, vacille et s'effondre.
Je m'avance doucement et tente sans succès de retrouver ma flèche mais trouve vite une piste au sang abondante malgré la pluie qui la lave déjà. De grosses taches jonchent le sol
et du sang a été projeté sur le blé.
Je pars directement chercher mon chevreuil qui je retrouve sur le flanc en train de finir de mourir.
Une fois mort, je le bague et fais quelques photos, c'est là que j'apprécie d'avoir acheté un appareil photo étanche pour la Guyane, avant de le ramener à la voiture.
Ma flèche rentre basse en avant de la patte et ressort basse à environ 15 cm derrière la patte opposée en traversant le cœur. Il est 19h35, la chasse aura été plus que rapide. Le chevreuil dans le coffre, je décide de repartir en chasse.
Je repars en longeant la haie qui borde le maïs, passe à l'endroit où j'ai fléché mon brocard puis longe maintenant la haie qui borde le grand champ de blé quand des aboiements attirent mon attention. J'observe au travers de la haie et aperçois un gros brocard qui remonte un petit pré non fauché, de l'autre côté du chemin de terre, à environ 150 mètres, vers une friche boisée qui couvre la crête de la colline. Il s'arrête plein travers à 30 mètres des premiers arbres, je l'aboie, il me répond puis démarre et disparaît dans la friche. Mes aboiements ont fait surgir une chevrette dans le blé à 30 mètres devant moi. Seule sa tête dépasse à 2 mètres de la haie. Le temps d'attraper mon appareil photo elle s'avance contre la haie, à peine visible derrière des branches basses.
Elle traverse ensuite tranquillement la haie et je la perds de vue.
Je m'avance doucement et tente de l'apercevoir au travers de la haie mais sans sucés. J'avance doucement en longeant la haie tout en surveillant la surface des céréales. Rien en vue, le blé finit au niveau d'un chemin de terre qui rejoint un pré fauché parsemé de balles rondes, bordé par une haie percée de nombreux trous. Au travers de la haie que je longe, j'aperçois la chevrette qui avance à découvert sur le tour du champ de blé qui a été moissonné. J'avance rapidement vers l'angle du champ. Le chevrette traverse le chemin de terre et rejoint la bordure d'un bosquet en traversant une petite parcelle de blé moissonnée.
Arrivée contre le bosquet elle commence à brouter quelques feuilles au-dessus d'elle, cou tendu au maximum.
Je la regarde un instant puis reprends ma progression. Elle me repère, interrompt son repas et rentre à couvert rapidement. Je traverse la haie et rejoins le chemin de terre pour le suivre et déboucher sur le pré fauché alors que le soleil refait son apparition.
J'ai repéré un beau brocard l'autre jour dans ce secteur et avance doucement en tentant de l'apercevoir mais il n'est pas de sortie ce soir. Je rejoints un autre champ de blé dont l'entrée face à moi est située entre 2 haies perpendiculaires. J'avance doucement en longeant la haie sur ma droite mais toujours pas de chevreuil. Je traverse la haie au coin du champ et avance doucement dans une friche entourée de haie et parsemée de repousses de frênes en direction du chemin de terre qui rejoint Justian et Roques. Je biaise pour rejoindre le bord d'une haie sur ma gauche qui sépare la friche d'un grand champ de blé coincé entre l'Osse et le chemin de terre. La friche fait place à un champ de blé quand j'aperçois, au travers de la haie, un grand brocard à 50 mètres environ, il vient du chemin de terre et avance vers la rivière. Le champ est percé de grandes zones où le blé a versé. Le brocard est bien visible alors qu'il avance dans l'une d'elles. Je fais vite demi-tour pour revenir en arrière rapidement. Je traverse la haie 40 mètres plus loin, par une trouée, puis commence une approche très lente par un passage de tracteur parallèle au chemin de terre. J'ai perdu le brocard de vue. Arrivé en face de la zone de blé couché où je pense qu'était le brocard je commence à revenir vers le chemin de terre, le blé mouillé ne craque pas et mon approche est silencieuse mais le brocard s'est volatilisé et j'arrive au chemin sans le revoir.
Je longe le chemin sur ma gauche, l'Osse se rapproche doucement du chemin pour rejoindre un petit bosquet qui borde le chemin. Un coup d’œil de l'autre côté du bosquet mais le brocard s'est volatilisé. Je fais demi-tour et longe le chemin, un colza moissonné borde un bois en long sur ma gauche. Un peu plus loin, un chemin de terre enherbé quitte le chemin de terre pour rejoindre un autre champ de blé un peu plus loin. Je longe ce chemin entre une haie sur ma gauche qui borde le colza moissonné et un grand champ de tournesol sur ma droite. Je rejoins le blé étroit pour le moment et coincé entre 2 haies. Je longe celle de droite. En arrivant au coin de cette dernière qui remonte sur ma droite vers la crête, suivant l'élargissement du champ de blé, j'aperçois un brocard qui m'observe dans les céréales à environ 50 mètres. Je me fige. Il regarde un moment vers moi puis se remet à manger. J'en profite pour me mettre à genoux dans les céréales. Le brocard commence à venir vers moi en regardant régulièrement vers moi entre 2 prises de nourriture. Je me cale et le laisse venir mais, à 40 mètres environ, il bifurque et commence à remonter vers la crête. Je me redresse et essaie d'avancer rapidement pour le dépasser en longeant la haie. Je m'arrête à chaque fois qu'il lève la tête mais il finit par me repéré et démarre pour filer à grands bons vers la haie qui borde le haut du champ de blé et le sépare du tournesol. Je tente des aboiements mais rentre dans la haie et aboie un moment avant de filer silencieusement.
Je tente de remonter vers la haie et la traverse pour longer le tournesol mais il a disparu. Il me faut rentrer avant 22 heures ce soir, il est 21 heures, je décide de retourner à la voiture.
Alex